FORSPOKEN

INFO
2022 – PS5 / PC
Joueur – Solo
Editeur – Square-Enix
Développeur – Luminous Productions
PEGI 18
Testé sur PS5

Ça se passe en 2015. Été 2015. FF15 n’a pas encore donné de date de sortie et on commence à avoir l’habitude. Le project Versus 13 n’est plus à 2 ans près. Et là, c’est le drame. L’info de trop. La goutte d’eau qui fait dijoncter la cartouche. Hijame Tabata, réalisateur de FF15 sur cette période, appel à l’aide à Avalanche studio (Just Cause). C’est pour une question de monde ouvert. Il souhaite que le jeu gagne en verticalité. En 2016, FF15 sort enfin et le public est divisé. Cependant, tout le monde est d’accord pour dire que le monde ouvert n’a pas grand-chose à offrir, précipitant les derniers chapitres du jeu dans d’infinis couloirs. Hijame Tabata va créer une division 2 en 2018 et ouvrir Luminous Studio. Commence alors le chantier de Project Athia qui deviendra Forspoken. Tabata sera suivi par la majeure parti de son équipe tel un Hideo Kojima quittant Konami. Nous sommes en 2023 et la team de FF15 est de retour. Ça vous a plu ? Vous avez appris des trucs ? Oui, j’ai bien conscience que c’est pas le genre d’info que tonton Roger sera apprécier du bout de la table. Un petit café avant la lecture de mon test ? Du sucre ? Un nuage de lait ?

Raconte moi une histoire
Frey est une racaille qui contribue à pourrir encore plus de jour en jour les rues de New York. Pas Paris, pas Berlin ni Rome : New York. Au tribunal, elle est insolente. Pire, elle coupe la parole pour partir sur des envolées lyriques que Fabrice Luchini lui-même n’aurai jamais voulu entendre. Retournement de situation : c’est les fêtes et la juge va lui faire un cadeau en avance. Pas de cabane, mais du travail d’intérêt général. Frey doit changer de comportement. Elle atteint la rédemption en rendant un smartphone plutôt que le voler. Retournement de situation : Frey se fait agresser par une bande de jeunes pas sympa. Après une course-poursuite que je qualifierai de « saute-moutonesque », elle rentre chez elle. Elle n’a pas rendu l’argent volé et compte s’en servir pour refaire sa vie. Retournement de situation : son appartement prend feu et l’argent part en fumée. À ce moment-là de l’introduction du jeu, j’ai arrêté de compter les clichés. Errant dans les rues, elle croise le regard d’un bracelet bien trop brillant pour être honnête. En le portant, elle va partir telle Alice au pays des merveilles. Elle arrive alors dans le monde d’Athia lui-même divisé en 4 royaumes. Chacun d’entre eux est protégé par une sorcière corrompue par… La Brume. Après le café, un aspirine.

Parle-moi de Krav
Krav ? C’est le bracelet qui va vous parler tout au long de l’aventure. Mais oui, le bracelet que Frey à voulu voler. Il est à son bras maintenant et elle va saigner des tympans. Au début, on s’amuse de l’écart de culture entre une New-Yorkaise et un bracelet d’univers de fantasy. Tout, absolument tout sera prétexte à discuter. De plus, le jeu va bloquer les commandes le temps de t’expliquer quelque chose. Ça arrive très souvent sans prévenir et ça brise l’immersion. Idem pour les menus, il faut absolument lire les trois lignes du document trouvé pour le script se débloque. Les PNJ vont beaucoup parler pour ne rien dire et le silence se fera vraiment rare. Alors, menu/options/audio/ désactiver discussion entre Krav et Frey.

Quatuor contre monologue
FF15 est loin d’être parfait, mais les dialogues, eux le sont. Le quatuor parlent beaucoup, mais avec une complicité incroyable et tout coule parfaitement. Je me surprenais à tourner dans le monde avec eux juste pour les écouter discuter. Puis l’effet de groupe permet aussi de rendre le monde moins vide. Vous prenez Forspoken, c’est tout le contraire. C’est effectivement une seconde couche sur les dialogues, mais il est important de rappeler qu’ils nous suivent tout le long du jeu. Je termine sur un point positif : les doubleurs sont excellents et certaines (pas toutes) blagues font mouche.

Raconte-moi les combats
Je vais la faire courte : c’est efficace, dynamique et plutôt bien fait. On aime switcher entre les sorts et on saute partout comme un petit lapin sous speed en manque de pilules bleues. Le système de lock est efficace. C’est du bon travail.

Visite-moi le labyrinthe
La plus grosse blague du jeu : les donjons/labyrinthes. Comment dire. Ce sont des couloirs avec des salles. On combat des monstres jusqu’au boss. Voilà. C’est tout. Tous les couloirs sont en copier/coller et même Skyrim sorti en 2012 avait bien plus de variété. Seul point positif, on trouve régulièrement des hôtels pour sortir de cet enfer de game design. Alors oui il faudra revenir avec les bonnes attaques et les bons sorts mais c’est un tue le plaisir.

Montre-moi tes graphismes
J’ai fait le jeu sur PS5 en mode performance. C’est pas bien beau. En dehors des villes, les horizons sont flous et très peu détaillés. Certaines animations sont juste ratées comme monter une échelle ou rouler après un saut. D’ailleurs, les sauts de Frey donnent trop souvent une impression de pesanteur jusqu’à l’arrivée au sol qui aura la grâce d’un parpaing. Lors des combats, les effets de particules sont à des années-lumière d’un Demon’s Soul ou d’un God of War de 2016. Les 60fps vont trop souvent venir chatouiller les 30fps pour des raisons qui m’échappent encore. Retournement de situation : aucun temps de chargement. C’est très agréable.

La douloureuse
Plus dur à accepter avec Forspoken, c’est son monde ouvert complètement vide. Je vais illustrer mon désarroi avec Breath of the wild et Skyrim qui ont aussi beaucoup d’endroits sans âmes qui vivent. Dans ces derniers, les lieux racontent une histoire passée. Une épée au sol laisse les traces d’un combat. Un cadavre dans Skyrim trouvera toujours une explication dans un livre. Ce n’est pas parce que ça semble vide que ça l’est vraiment. Forspoken n’invite jamais à l’exploration. Sa carte n’est qu’un prétexte à traverser des forêts et des rivières en courant d’un point A à un point B. Le lore n’a rien à raconter.

Mon avis
J’ai eu 15h de douche froide. J’ai jamais réussi à rentrer complètement dans le jeu. Je pense que le projet était trop ambitieux pour tenir toutes les promesses. Reste des combats très prenants et quelques touches d’humour qui peuvent arracher un sourire. Il faut oublier le monde ouvert et le traverser sans explorer pour maintenir un minimum de rythme. Halte aux missions secondaires qui vous demandent de… Nourrir des moutons. C’est moyen tout ça.

MON AVIS
Vide, pas bien beau mais avec des combats de qualités et une histoire qui pourrait en convaincre certains, Forspoken est la déception de ce début d’année. Pas complètement nul ni totalement génial.
MOYEN

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