Genre – Action/Aventure/Zombis/Vroum
Joueur – Solo
Développeur – SIE Bend Studio
Éditeur – Sony
PEGI 18
Vrooooooom vroooom vroom vroom braaaaaooooo vroom vroom hiiiiii braaaa braaaa vrooom vrooooooooom hiiiiiiiiii *arrêt du moteur*. Pan Pan Pan floutch. *Démarrage du moteur*. Vrooooommm vroommm vrooo vroo vroo vrrrr. *Panne d’essence*. Aïe aïe aïe putain putain putain non non non non. Je suis trop jeune pour mourir. Je me présente, je suis Deacon MOTO ! Et je suis atteint du syndrome de Gilles de la motocyclette ESSENCE ! Je parcours le nord ouest américain afin de retrouver ma BIÈRE ! Avec ces putains de hordes qui me collent au ESSENCE ! Je vais devoir enquêter sur le MOTO ! pour arriver à mes fins. Maintenant j’aimerai une bière ! j’adore être synchro avec mes MOTO ! et merde…
Tu vas en parler comment cette fois ?
De manière chronologique mon petit père. Je vais pas pondre un truc pépère sur un biker qui peut avoir une batte de baseball clouté. Walking Dead ? Mais c’est du barbelé andouille. Un biker avec son clan. Sons of Anarchy ? Mais non plus laisse moi… World War Z ? Mais j’ai même pas parler de hordes là. Puis c’est pas pareil ! Puis c’est du post apo… Ben alors ? Tu dis plus rien ? Il est efficace ce sparadrap quand même. J’ai perdu le fil de ma pensée. Mon avis sur Mad… Days Gone, mon avis sur Days Gone !
« Regarde, il éclaire avec son cul ! »
La partie est lancée. Ma PlayStation 4 hurle comme un cerf en période de rut et trouve un premier temps de chargement avant le menu principal. Le temps d’une pause pipi et c’est parti.
Et là, c’est le drame. C’est quoi cette mise en scène ? C’est quoi ces dialogues ? La pire introduction que j’ai vue sur PS4. Nous sommes à des années lumières de The last of us sur PS3 et d’entrée de jeu, j’ai peur.
Je vais pouvoir enfin jouer. J’avance en découvrant un univers au potentiel intéressant. Il va falloir traverser un tunnel avec des épaves de voitures et des bruits bizarres. J’allume ma lampe torche pour me rendre compte qu’elle n’est qu’illusion. Elle n’est tout simplement pas modélisée. Juste une lueur projetée dans l’axe de caméra. Donc quand Deacon se tourne, il a la capacité d’éclairer avec son cul. Quand au bout de 20 minutes de jeu je tombe là dessus, j’ai peur.
C’est beau au moins ?
Oui. Le jeu est à la fois beau et fin. Les environnements sont très agréables à parcourir et on sentirait presque l’air pur des lieux nous fouetter la gueule. Les effets de lumières sont magnifiques et le cycle jour/nuit est maitrisé. Mention spéciale aux effets climatiques qui m’ont coupé le souffle pendant quelques secondes tant et si bien qu’à la fin j‘étais tout rouge. La brume est tellement belle que j’aime juste poser ma moto pour profiter à pied de l‘ambiance de la forêt dans ce délicat manteau de vapeurs. La pluie aussi est extrêmement bien rendue. Puis ce lac, je serais bien allé nager dedans mais c’est malheureusement impossible. Deacon nage comme une pierre. On ne peut pas tout avoir. Un message avec une barre de temps très courte va vous avertir pour *gloup gloup gloup* trop tard, vous êtes mort.
Vous l’aurez compris, c’est beau mais point d’escalade ni de baignade. Le plancher des vaches sera notre théâtre et la moto notre salut.
Moto, missions et puzzle narratif
La moto est un personnage à part entière avec lequel vous allez traverser le jeu. Au début, ce sera une tondeuse à gazon, une pétrolette, qu’il faudra vite améliorer, renforcer et même pimper. Ce n’est pas parce que c’est la fin du monde qu’on n’a pas le droit d’être un minimum classe. Ces améliorations passeront par les mécaniciens des différents camps rencontrés. Il faudra progressivement gagner leur confiance en remplissant des missions pour eux. Car oui, Days Gone c’est des camps de survivants et des mutants avec de la survie en guise de chantilly. Hors de question d’en dire plus dessus, je vous laisse la surprise. La seule chose que je vais dire les concernant est la possibilité d’envoyer dans le camp de notre choix une personne que l’on a sauvé, par exemple, des griffes d’un ours en fringale pour ne citer que cet exemple. Les missions sont relativement variées et j’ai aimé la possibilité de faire du secondaire sur la route de l’objectif principal. En revanche, je ne vais pas être tendre avec la mise en scène et les dialogues qui tombent tous à plat. Vouloir donner de la réplique qui tuent comme dans l’excellent « Wolfenstein the new collosus » est un exercice de style casse gueule qui demande du rythme. Ici, c’est forcé et pas vraiment crédible que ce soit en VF comme en VO. « Que vas tu faire quand tu n’auras plus d’essence ? Tu vas pisser dans le réservoir ? » ou encore « Touches à ma moto et je te coupe les doigts » ne surprennent pas, un peu comme le scénario d’ailleurs. C’est convenu avec un minimum d’enjeu mais ça ne casse pas la huitième patte d’un canard radioactif. Tout y est trop sage et bien rangé dans des cases. Il y aura bien évidemment par moment un peu de bravoure mais comme dirait Larusso, tu oublieras. De plus, le choix d’entre-couper le présent et le passé de Deacon se prend les pieds dans le tapis des clichés. C’est dommage. Donc mention « bien mais pas top » pour le scénario et la mise en scène.
Encore un sous-titre avec moto dedans
C’est l’heure de parler de celle qui trône dans le menu principal. Celle qui va demander de l’essence tous les deux kilomètres. Celle qu’il va falloir réparer avec de la ferraille. Celle que l’on va haïr et aimer en même temps. Cette maudite bécane va demander une attention constante. Faites trop le con avec et vous allez la réparer à perdre haleine, comme la clef. La clef Allen. Rouler trop longtemps sans faire d’arrêt « je te jure que j’avais vu un bidon d’essence dans cette zone bordel de merde » sera difficile à assumer par la suite. Laisser la moto dans un coin, crapahuter pour tuer quelques mutants et trouver un bidon vous vaccinera de ne pas regarder la jauge. Et c’est aussi à ce moment-là que ça peut devenir absurde car certaine missions de courses poursuites bien scriptés des familles ne consommeront pas une goutte d’essence. En revanche, d’autres ne se déclencheront pas car « essence insuffisante » pour lancer la mission. Idem pour la gestion des dégâts de la meule. En absolu, c’est pas gênant et prendre soin d’elle reste une bonne idée.
La horde alphabétique
J’étais tranquille
J’étais peinard
Accoudé au comptoir
La horde est entrée dans le bar
Avec un regard très noir
Un nombre très impressionnant
Qui m’a glacé jusqu’au sang
Le massacre fut terrifiant
J’suis mort, temps de chargement
Une petite pause poésie fort appréciable avant de traiter du plus gros argument de vente du jeu : les hordes. C’est un regroupement très impressionnant de mutants, formant une véritable marée qui défonce tout sur son passage. Les défier tient du suicide et y échapper va tenir du miracle. C’est très impressionnant. C’est indéniablement réussi de la part des programmeurs. Chapeau !
Loot’n craft
Pour survivre, il faut tout ratisser pour looter un max. De quoi crafter les kits de soin, les améliorations d’armes blanches qui ne le reste pas longtemps ou encore certaines munitions. Indispensable pour survivre. L’évolution de notre personnage va dans un premier temps passer par les points d’expériences qui nous permettrons de déverrouiller des compétences, un peu à la manière d’un Tomb Raider. La seconde sera de s’injecter des seringues qui amélioreront au choix l’endurance, la vie ou la concentration. Cette dernière est une forme de bullet time aka « C’est le moment de viser la tête » qui dure une poignée de seconde. Ça n’innove pas mais ça a le mérite d’être présent.
Pose ta moto
C’est le moment de faire une expérience. J’ai besoin d’aller à une mission à 1km. Je vais y aller sans ma moto. Elle me supplie de rester mais je lui tourne le dos comme un traitre, sans un regard. Peut-on atteindre ce point sans moto et sans se faire tuer ? J’avance à travers la forêt et profite ainsi au mieux des graphismes et de l’ambiance. Je décapite quelques mutants, me cache, loot/craft quelques items, fouille une maison et avance progressivement vers l’objectif. Pas de horde, c’est le moment de continuer. J’ai traversé à pied en 15 mins ce que j’aurais fait en 1 mins en moto. Pourquoi je parle de ça ? La moto est le seul point de sauvegarde avec les plumards. En d’autres termes, je me serais fait tuer sur mon trajet à pied, j’aurais réapparu à coté de ma moto. Un stress supplémentaire qui m’a plu et fait comprendre une chose. Cette bécane est bien pratique mais la laissé tomber de temps en temps offre une autre vision des choses. Quand je suis arrivé à mon point de mission à pied, la cut scene me voit arriver en moto… J’en profite rapidement pour parler du scripté à outrance. Il ne sera pas rare de voir le cycle jour/nuit pédaler dans la semoule à cause de ça. Arriver de jour pour une mission de nuit nous offrira une accélération du temps car cette putain de mission est de nuit un point c’est tout. Ça casse totalement l’immersion ! Au mieux demandez moi de revenir plus tard mais ne faites pas lever et coucher le soleil quinze fois par jour. C’est lourd. En parlant de lourd…
La jouabilité est lourde au possible. Un poil plus lourde que GTA 5 pour donner un exemple concret connu de tout le monde. Il faut s’habituer aux temps de latences digne d’un Syphon Filtrer sur PsOne et c’est d’autant plus révélateur quand on sait que c’est le même studio que… Days Gone. Pour le reste, on est dans la moyenne. Les gunfight sont pas terribles et j’ai nettement plus pris mon pied au corps à corps. De son côté la moto est vraiment très agréable et jouer les drifter est un régal.
Le paragraphe des bugs pèle-mêle
⁃ J’ai eu un orage en plein soleil avec aucun nuages à l’horizon.
⁃ La moto coincé dans le sol.
⁃ Des mutants figés (voir photo)
⁃ Des ours qui ne vous voient pas quand vous êtes dans des escaliers.
⁃ Une intelligence artificielle soit aveugle, soit omnisciente.
⁃ Des textures qui ne chargent pas.
⁃ Vous allez détester la radio.
⁃ Des armes invisibles
Mon avis
J’ai mis du temps à rentrer dans le bain avec tous les problèmes cités plus hauts. Pourtant j’ai eu ce sentiment de reviens-y qui nous donne envie de continuer, prendre ses marques et enchainer les missions et l’exploration avec un certain plaisir. On rigole des bugs quand ils arrivent et des dialogues trop génériques pour mieux les oublier. L’ambiance et le terrain de jeu sont exceptionnel avec des hordes incroyablement bien faites. Il m’a fallu gratter la merde longtemps pour trouver de l’or dans ce jeu et au final je ne le regrette pas. Quand on est sur PS4 habitué au niveau de finition d’un God of war ou d’un Spider-man, on est forcément plus exigeant.
Loin d’être parfait, Days Gone est un bon jeu qui offre une ambiance exceptionnelle, un terrain de jeu qui a de la gueule mais une histoire convenue et un manque cruel de finition.
BON