BLASPHEMOUS 2

Se faire démonter la gueule comme un meuble Ikea, manger ses dents, se faire arracher le cou, se faire étriper, s’esquinter la tronche. Les expressions pour souffrir et mourir ne manquent pas. Ce test s’adresse à ceux qui veulent pleurer du sang pendant environ 20h. The Game Kitchen viennent remettre une couche de folklore espagnole pour le plus grand bonheur des amoureux de Metroidvania et Dark Souls. De quoi faire de belles brochettes de cadavres.

C’est quoi ?
C’est un jeux d’aventure/exploration/action en pixel art 2D dans un univers inspiré du Moyen-Âge du sud de l’Espagne et de son Inquisition. C’est extrêmement sombre et violent. L’ensemble est difficile (mais pas impossible) mais pas trop (mais difficile quand même). Notre héros est chargé de repousser la naissance du Miracle. Vous n’en saurez pas plus.

Beau comme une bible qui brûle
La claque graphique est bien là, même sur Switch. Tous les décors fourmillent de détails et les ennemis ont leurs animations propres. Ajoutons au tableau une bonne dose d’hémoglobine et c’est particulièrement réussi. Cependant, la version Switch que j’ai reçue avait quelques problèmes de freeze et temps d’affichage. Rien de bien grave, le jeu devrait avoir son patch pour la sortie. La direction artistique est juste exceptionnelle.

Mourir, encore et encore
Dire que vous mourez souvent dans Blasphemous reviendrai a dire que la SNCF est jamais à l’heure. C’est une vérité avec laquelle il faudra composer jusqu’à la fin. Le jeu n’est pas impossible, mais reste très ardu et seuls les habitués du genre prendront plaisir à reprendre 10 salles en arrière avec l’envie de faire bien mieux. D’autant plus que notre jauge d’attaque spéciale sera progressivement mangée par la ronce au fur et à mesure de nos (très) nombreuses morts. Il faudra alors remonter la carte pour avoir le seul lieu pour la recharger complètement : le confessionnal.

Les 3 armes
Trois armes, trois styles qu’il faudra maîtriser pour avancer dans l’aventure. Chacune aura un arbre de compétence pour varier les plaisirs. Toutes indispensables en fonction de l’ennemi et des mécanismes à enclencher.

La durée de vie
J’ai fini le jeu en 22h, ce qui est excellent pour un jeu à 35€ prix max. L’exploration est grisante, mais comme nous sommes dans un Metroidvania, il va aussi falloir compter sur beaucoup d’aller-retour. C’est inhérent au genre, mais j’aurais peut-être préféré plus de check point. Pour être franc, sur les 22 h, je me suis perdu au moins 5h. La carte est pas super claire et passer devant ce que l’on cherche plusieurs fois sans le voir sera monnaie courante. C’est là que je passe au scénario aussi flou qu’un horizon regardé à travers le cul d’une bouteille.

Amen quoi ?
Je n’ai pas fait le premier, mais je suis sur d’une chose, je ne pourrai pas faire une thèse sur le scénario très très nébuleux. C’est bourré à ras bord de symboliques religieuses et de personnages peu bavard. From Software nous y a habituées avec les Dark Souls et récemment Elden Ring. J’aime beaucoup et je comprends aussi ceux qui préfèrent un récit clair et détaillé.

Habemous Problemos
Le vrai problème va venir de la difficulté qui ne sera pas progressive. On peut avoir des moments facile puis un moment très retord d’un coup. Idem pour des boss qui, une fois les patterns comprise deviennent facile alors qu’on est mort quinze fois pour les atteindre. Ce qui est d’autant plus frustrant quand on sait que les joueurs de ce genre aime voir le boss comme la cerise sur le gâteux de la difficulté d’une zone.

Harmium Musique
Les musiques sont discrètes mais excellentes pour amplifier l’ambiance. Idem pour les cinématiques courtes mais diablement efficases.

Mon avis
J’ai eu du mal à lâcher la Switch pendant cette aventure malgré la difficulté en dents de scie et les morts à répétitions. C’est très bon signe et c’est comme ça que l’on reconnaît un grand jeu.