Genre : Action
Joueur : Solo
Développeur : Ready at Dawn/Santa Monica Studios
Éditeur : Sony
PEGI 18
Tu amuses la galerie, La Fayette
Comme tout test qui se respecte, je vais commencer par le synopsis. Dans un Londres uchronique victorien, sévissent d’étranges créatures pas belles du tout et d’une méchanceté à faire passer un politicien pour un simple gangster. Pour leur défoncer la gueule, un ordre de chevalier a été mis en place. Ils disposent enfin d’une technologie suffisamment avancée pour déchiqueter ces bestioles. Une histoire qui sert le gameplay et qui fait le travail sans trop se fatiguer. On restera plus marqué par l’univers que par ce scénario cousu de fil blanc. Des retournements de situations qui tirent à blanc, pas mal de stéréotypes et de mécaniques repris du cinéma. En soit, c’est louable et tout à fait respectable pour le format « film interactif » mais c’est le minimum qui est proposé ici. Comme dit plus haut, on se rabat sur l’ambiance.
Benchmark’s War Machine
L’ambiance passe d’abords par les graphismes. Je ne vais pas créer de suspense inutile, The Order 1886 est tout simplement sublime. La putain de sa maman que c’est beau. Le jeu est sorti en 2015, je le test en 2018 et j’ai les joues qui piquent des claques que je me suis pris. Les lieux sont magnifiques, les personnages parfaitement modélisés et animés. Un sans-faute technique qui en envoie dans les roustons. L’ambiance est dans la continuité, tout aussi exceptionnelle. Des ruelles de Whites Chapel en passant par le laboratoire de Tesla, on s’arrête souvent pour observer chaque détail. La culture steampunk y est respectée avec toutes les références qui vont avec. Une prise de risque qui paye et enfonce le clou du travail effectué pour rendre l’ensemble cohérent. En bref, The Order 1886 est un rouleau compresseur graphique et artistique.
Quand les lois de Murphy s’en mêlent
Edward A Murphy Jr a un jour dit : « Si tout semble fonctionner correctement, alors vous avez manifestement oublié quelque chose ». Cette phrase illustre parfaitement le vrai problème de The Order 1886. Que cache une si belle plastique ? Que va-t-on trouver sous le vernis ? Un gameplay creux et sans grand intérêt. Le couperet tombe très violemment après une grosse demi-heure de jeu. On avance, on se cache, vise, tire et c’est à peu près tout. Au début, c’est intéressant mais ça devient vite extrêmement répétitif. Même constat pour les phases d’infiltration. Ajoutons à cela une IA catastrophique et la soupe devient vite indigeste. Quand un ennemi pense être caché en se mettant juste à genoux, on rigole bien fort avant de lui exploser la pastèque. L’immersion en prend un coup dans la gueule. C’est tellement dommage. Attention, ce n’est pas catastrophique en soit. C’est juste que quand on le compare au meilleur du genre il fait une aussi pâle figure qu’une déjection de laitier. Gear of War premier du nom sorti en 2006 offre de meilleures sensations. Cette comparaison est injuste, je le reconnais. C’est insultant pour la série des Gear of Wars.
C’est une question de prix
Faut-il le prendre ou pas ? C’est évidemment la question que l’on se pose quand on lit autant d’éloges et de reproches. Tout va dépendre du prix en fait. Ceux qui l’ont acheté le prix fort à sa sortie n’ont pas forcément fait une bonne affaire. Personnellement, je l’ai eu pour dix euros et c’est ce qu’il vaut vraiment. Un jeu répétitif et effroyablement court ne vaut pas plus.
Une fois de plus, l’esthétique ne fait pas tout. Aussi beau soit-il The Order 1886 n’est pas un grand jeu. L’idéal est de l’avoir à prix réduit pour une soirée entre potes à faire tourner la manette.
MOYEN