Joueur – Solo, multi
Editeur – Capcom
Développeur – Capcom
PEGI 12
Testé sur PS5
Des centaines de francs dans les bornes d’arcades pour jouer Chun-Li sur Street fighter 2. Des manettes maltraitées sur Street fighter alpha 3. Des barres de rires devant le bordel d’un Marvel Vs Capcom 2 sur Dreamcast. Hurler devant la laideur d’un EX3 sur PS2. Aimer le style pastel et peinture d’un Street Fighter 4. Cette licence, c’est comme un ado qui se cherche constamment et qui est malheureusement assez mal entouré. Ce sixième opus veut augmenter sa Street credibility et ce n’est pas forcément une bonne chose.
C’est vraiment vilain
La vache comme c’est moche. Difficile de comprendre le choix du RE Engine tant il est taillé, comme son nom l’indique, pour les Resident Evil. Comment peut-on passer du Unreal Engine 4 au RE Engine ? Même si certains effets de lumière font mouche, c’est baveux, pas détaillé pour un sou et trop souvent approximatif avec des modèles de décor fini au cutter. Mais le pire ne vient pas des graphismes en eux même. Le plus gros tirage de balle dans le pied va venir de la direction artistique qui va se la surjouer en mode hip-hop de rue hastag selfie. Le personnage de Luke est totalement improbable tant il ne dégage aucune personnalité. Chun Li a perdu toute sa superbe et je ne vais pas tous les passer un par un même si je peux pas m’empêcher de penser que Gille s’est pris un balais, la serpillière et tout le matériel de ménage dans le derch. L’aspect fluo, graff et rue, c’est une bonne idée sur le papier, mais la pratique ici vient proposer trop de chose qui vont très très vite mal vieillir. Fort heureusement, on peut obtenir les costumes classiques pour nos personnages proposés ici par défaut comme sortant d’un mauvais carnaval. Petite consolation.
Il manque du rabe
Je vais pousser un coup de gueule maintenant concernant la version de base du jeu : 16 arènes et 18 personnes pour commencer, c’est bien trop juste. Pour avoir les 2 arènes en plus et les 4 persos, il faut viser l’édition du jeu à 115 €, c’est abuser. Il manque pour l’heure, Bison, Valroge, Sagat, Vega, Akuma ou encore Sakura. Pas besoin d’être savant pour savoir que tout ce beau monde se retrouvera progressivement en DLC.
World or not World Tour
Le mode World Tour c’est un peu le Pokemon du cassage de tronche. On crée notre avatar et on part au combat dans les rues d’un ersatz de New York. « Bonjour, viens te battre » peut assez bien résumé le mode qui se clôture en moins de 20h. Ce monde ouvert va bien nous proposer de manger des bols de repas en rythme ou de choper du vêtement, mais c’est une fois de plus la technique qui pêche. Sur PS5, ce mode rame trop souvent pour être totalement agréable à suivre. C’est pas bien, c’est pas mauvais non plus. Le mieux est d’attendre des mises à jour qui vont huiler tout ça. Entre nous, le gameplay de ce World Tour est finalement assez proche de ce que peut proposer un Yakuza, la qualité d’écriture en moins.
Arcade et modes plus classique
Quand on touche enfin à la base, le jeu va enfin nous vomir tout son potentiel sur nos sneakers flambant neuves. Du combat en local, du mode arcade en 5, 12 ou 17 combats et un mode entraînement plutôt bien foutu. C’est ça Street Fighter, des coups de savates en 2 victoires, une difficulté personnalisable et des manettes qui chauffent. Pas besoin de créer un avatar en caleçon dans les rues à affronter du passant avec moins de 30 images par seconde. La base est sauve, c’est un bon point. Cependant, des menus aussi bordéliques, on frôle l’exploit. C’est une habitude à prendre.
Cassage de dents friendly
Street Fighter 6 c’est aussi l’occasion de se faire battre par Papy Roger qui a jamais touché une manette de sa vie avec l’arrivée des combos automatiques. Oui, un peu comme dans Dragon Balls FighterZ. On peut choisir de se faire suer les mains avec la configuration classique et la « facilité je veux pas me prendre la tête » avec la configuration dites Moderne. Personnellement, je joue en classique. Chacun peut ainsi appréhender le jeu comme il veut et c’est un point intéressant. La porte est grande ouverte pour tout le monde.
Fait moi vibrer
… Ou pas. La Dual Sense n’est absolument pas mise a contribution. Aucune sensation. Même si les puristes n’en veulent pas, pourquoi ne pas proposer des vibrations activables au besoin ?
Mon avis
Ça fait toujours plaisir de retrouver une licence aussi mythique. En mettant de côté la technique d’un autre âge et une direction artistique douteuse sur bien trop de points, c’est un bon jeu de combats qui manque de personnages et d’arènes. J’écris ce test sur sa toute sortie et tout porte à croire que Capcom va peaufiner le jeu pendant des mois et des mois pour ne pas dire des années. Le tout donnera très sûrement une Champion Edition ultra complète pour horizon 2025. Pour l’heure, c’est un peu juste à mes yeux.
BON