2020 – One/PS4
Genre – Survival-horror/Aventure
Joueurs – Solo
Développeur – Rock Pocket Games, Dreamloop Games
Editeur – Funcom
PEGI 18
Testé sur PS4
Quand je suis énervé à cause d’un jeu, ce n’est jamais bon signe. Ça termine toujours par un tour dans mon garage pour fabriquer un lance flamme. Mais pour Moon of Madness, je vais fabriquer un lance-roquettes. Vous savez, celui qui en lance trois en même temps. Inutile de préciser que Moon of Madness est plus qu’une déception. Tout ce potentiel gâché me navre.
Cent balles et un mars
On va parler un peu de l’introduction. Celle qui est censée nous donner envie et nous plonger dans l’ambiance. Je remarque très rapidement les pattes de Jean Michel Lumières qui clignotent et Gordon Tu vas trouver un pied biche. Et comme il manquait un peu de crème anglaise à cette préparation, Jean Michel c’était un rêve vient nous surprendre par sa délicatesse voluptueusement clichée. Ça commence très très mal. En résumé : Shane Newahart, notre personnage spationaute va devoir boire un max de café car sa journée va être longue, très longue sur une station martienne. Des tentacules de plus en plus embarrassants vont nous empêcher de travailler dans de bonnes conditions. J’ai donc fait boire à Shane un max de café en espérant qu’il puisse se déplacer plus vite. Le résultat n’étant clairement pas à la hauteur de mes attentes, j’ai maintenu la touche pour courir durant tout le jeu pour ne pas m’endormir.
De la force dans le poignet
On va se trimballer avec une forme de PDA au poignet et ce dernier va être à notre héros ce que le boulet est au bagnard. D’apparence pratique au début, il va vite servir de mode d’emploi pour tout le matériel qui nous entoure. Avoir des infos et des explications sur tout est évidemment intéressant mais je rappelle que nous sommes dans un jeu d’aventure ascendant survival horror, je veux du mouvement! En y ajoutant tous les mails et documents à consulter, on passe un sacré moment à lire des banalités qui tendent à rendre l’univers plus épais. Le problème c’est qu’il y en a beaucoup trop et qu’en plus ça casse le rythme. On va prendre l’exemple de Resident Evil premier du nom. On y trouve aussi des choses à lire mais bien plus courte et qui confirme l’ambiance. Lire « je me sens mourir. J’ai placé un flingue dans un coffre. Voici le code » est bien plus pertinent que « Hello hello hello, comment va ton chien ? Je comprends que tu sois déçu de n’avoir pu le prendre avec toi ». Il est effectivement intéressant de mettre un peu de banalités pour avoir un côté cohérent mais Moons of madness nous en sert beaucoup beaucoup trop. Résultat, on ignore vite ses lectures pour essayer de revenir à cette balad…. Aventure. Je termine ce paragraphe avec les interactions. Après avoir saisi un objet, différentes options s’offrent à nous. Le retourner, le prendre dans l’inventaire ou encore le reposer. On va tout faire avec la même touche et l’interaction va changer en fonction de l’angle que l’on prendre avec l’objet. C’est pas du tout intéressant ce que je raconte mais ça aussi contribue à anéantir l’ambiance.
Les puzzles de la mort
Est-ce que les puzzles et énigmes du jeu peuvent-t-ils nous replonger dans l’ambiance ? Évidemment que non. Allez régler des panneaux à énergie solaire, mettre des photos dans le bon ordre ou encore déplacer des sphères sera toujours laborieux. Quand on croit arriver dans un chapitre qui va nous éviter les aller et retour, on déchante très vite. Le nombre de lieux recyclés est bien trop élevé pour être réellement justifié. C’est lourd. Mention spéciale aux caméras de surveillance à pirater. Pathétique.
Une ambiance en dent de scie
Avec tout ce que je raconte avant ce paragraphe, vous vous doutez bien que l’ambiance en prend un coup et un copieux. La peur est inexistante. Enchaîner les énigmes devient vite chiant et on a envie d’étrangler Jean Michel Lumières qui clignotent à chaque coin de couloir. J’ai lu par ci par là des personnes qui comparent Moons of madness à Outlast. Ont-ils au moins joué à un des trois Outlast ? La production de Red Barrel est une fuite en avant avec une caméra infrarouge et des ennemis qui peuvent surgir à tout moment sans grosse énigmes qui nous freinent. Aucun rapport avec Moons of Madness, de près ou de loin. Ici, c’est toujours la même chanson, les débuts de chapitres sont bons jusqu’à l’arrivée de l’énigme. Un fardeau qui touche régulièrement le sommet du ridicule. Les musiques sont discrètes et plutôt bonnes mais pas de quoi nous donner des frayeurs non plus. L’histoire est intéressante mais pas passionnante non plus. Je pense qu’un jeu plus court avec moins d’énigmes aurait donné un résultat plus percutant. Je ne suis pas parole d’évangile et cette remarque n’engage que moi mais quand on voit le résultat on se pose quand même beaucoup de questions.
Quand ma PS4 se prend pour une PS3
Ce portage est désastreux. Les textures bavent, du frame rate partout et ça rame comme ce n’est pas permis. Les temps de chargement sont d’une durée honteuse. Je vais m’arrêter là sinon je vais devenir méchant.
Mon avis
Moons of madness est un immense patchwork de bonnes et très très très très mauvaises idées. A vouloir trop en faire, le jeu se perd dans son propre genre. Les puzzles sont trop lourds et la peur n’arrive jamais. Il ne suffit pas de s’inspirer de Lovecraft pour faire un bon jeu. Et en plus, à cause d’un portage foireux, nos PS4 crache leurs poumons. A moins d’être en gros manque du genre, vous allez vous ennuyer plus qu’autre chose.
Un voyage au fort potentiel plombé par beaucoup trop de choses, a commencé par une version PS4 au raz des pâquerettes.
PERDUS DANS L’ESPACE/20