Le remaster de Monster Hunter Stories, sorti initialement en 2016 sur Nintendo 3DS, revient nous hanter sur PC, PS4, PS5, et Nintendo Switch. À l’époque, Capcom avait décidé de dépoussiérer sa célèbre licence de chasse aux monstres en la transformant en un RPG façon Pokémon, histoire d’amadouer un public plus jeune avec des monstres un peu moins effrayants.
Huit ans plus tard, nous voilà face à une version remasterisée qui tente de séduire à nouveau, cette fois-ci sur des plateformes modernes. Est-ce un moyen de capitaliser sur la nostalgie des joueurs ou une véritable renaissance ? Difficile à dire, mais ce qui est certain, c’est que Capcom n’a pas manqué l’occasion de faire parler de lui. Et si vous pensiez que c’était suffisant, Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin, sorti sur PC et Switch en juillet 2021, débarque aussi sur PS4 et PS5 le même jour que ce remaster.
Alors, ce retour en arrière vaut-il vraiment le détour ? Ou est-ce juste une tentative de nous faire patienter en attendant Monster Hunter Wilds ? Découvrons-le ensemble dans ce test où l’on démêle le bon grain de l’ivraie.
Dans Monster Hunter Stories, vous êtes un jeune Rider face à une sacrée pagaille avec le fléau noir qui fout le bazar partout. Pour sauver le monde, tout le truc repose sur la gemme de l’amitié et son pouvoir caché, comme dans la vieille légende de Redan qui raconte tout sur les Riders !
Capcom a parlé d’un remaster pour Monster Hunter Stories, donc pas de miracle côté refonte visuelle. On se rappelle tous que le jeu est sorti sur 3DS, et ça se voit : les graphismes n’ont pas super bien vieilli. Mais bon, il y a quelques petites améliorations : des textures un peu plus fines, une distance d’affichage améliorée, quasiment pas de clipping, et vous pouvez même y jouer en 4K sans distorsion. Et le tout reste fluide, que ce soit en 60 ou 120 Hz sur PS5.
Quelques efforts ont été faits pour rendre l’expérience plus sympa : les personnages parlent enfin, en anglais et en japonais, et tous les ajouts et DLC du jeu original sont là. Donc, sans vraiment le dire, c’est une édition complète. Et surprise, pas de microtransactions ! Oui, en 2024, c’est un exploit digne d’être mentionné.
En résumé, ce remaster n’est pas là pour réinventer le jeu, mais pour le rendre plus joli et un peu plus complet. C’est un bon moyen de replonger dans cet univers en attendant le prochain gros titre de la franchise.
Une fois cette longue intro digérée, c’est parti pour l’aventure avec nos fidèles Monsties, fièrement juchés sur leur dos. Ces bestioles ne sont pas juste là pour faire joli : selon le monstre, on peut se déplacer plus vite, nager, grimper, ou même voler. Bref, ils sont indispensables pour explorer les zones semi-ouvertes du jeu, qui offrent une variété de biomes remplis de monstres à taper et de ressources à ramasser.
Mais ne nous voilons pas la face : outre l’histoire principale, vous passerez une quantité astronomique de temps à faire des quêtes « Fedex » : vaincre X monstres, ramasser X composants, et ainsi de suite. Une mécanique bien connue des fans de Monster Hunter, mais qui, ici, devient vite répétitive et lassante, surtout avec des combats qui n’ont pas la flamboyance des jeux principaux.
Le côté « theory crafting » est là aussi, avec la nécessité d’équiper son personnage d’armes et armures aux statistiques variées pour mieux affronter les différentes catégories de monstres. Mais tout cela est simplifié, sans doute pour que même le petit dernier puisse suivre. Et ça, c’est tout à leur honneur, même si les vétérans de la série risquent de s’ennuyer un peu.
En somme, bien que l’exploration et la personnalisation soient sympa, l’abondance de quêtes répétitives et des combats moins dynamiques peuvent rendre l’expérience monotone. Mais bon, au moins on peut voler sur le dos de nos Monsties, et ça, c’est quand même plutôt cool. Parce qu’après tout, qui n’a jamais rêvé de voler sur le dos d’un dragon pour aller ramasser des champignons ?
Les fans de RPG à la Pokémon vont adorer pouponner leurs Monsties et se bâtir une équipe de rêve. Un fantasme pour les fans de Capcom ! Hélas, ce spin-off tourne vite en rond et manque de peps. À part des textures affinées, la HD et des DLC inclus, ce remaster se contente du strict minimum. Sympa à découvrir, mais après huit ans, ça commence à sentir le moisi.
Passons au second opus !
Nous quittons Hakum pour Mahana, où les villageois apprivoisent des monstres et forment des Riders. Ce village est près du repaire du Ratha Gardien, jadis chevauché par Red, un Rider légendaire (et grand-père de notre protagoniste). Une mystérieuse jeune femme arrive et voit tous les Rathalos devenir fous et disparaître en volant. Elle découvre un œuf abandonné, censé contenir les Ailes de la Destruction.
Nous jouons à nouveau un jeune Rider novice, plongé dans une légende sombre et chargé de surveiller un œuf apocalyptique. Les débuts du jeu sont une redite : même contexte, personnage en apprentissage, premier Monstie, et Navirou de retour. Ayant fini le premier opus, j’étais dubitatif. Pourtant, malgré des similitudes scénaristiques aussi évidentes qu’un Rathalos en colère, Monster Hunter Stories 2 a su me surprendre.
Les bases du gameplay du premier épisode sont de retour : combats au tour par tour, duels, trois types d’attaques, Monsties autonomes, et des patterns d’ennemis à mémoriser pour triompher. Bref, rien de bien neuf sous le soleil. Mais, petit à petit, Wings of Ruin déploie ses ailes et ses nouveautés, se rapprochant plus de la série principale. Ah, enfin un peu de fraîcheur, ça commençait à sentir le réchauffé !
La grande nouveauté de Stories 2, c’est la possibilité de porter trois armes : une grande épée (ou épée/bouclier), un marteau (ou corne de chasse), et un arc (ou lancecanon). En plus des éternelles attaques de Force, Vitesse et Technique, les monstres ont maintenant des faiblesses spécifiques aux armes. Chaque monstre a des parties à détruire, chacune sensible à une arme précise. Les combats deviennent donc plus stratégiques et demandent de s’adapter.
Les combats sont plus peaufinés, rappelant les JRPG avec un système de faiblesses, et on peut accélérer les combats et passer les animations. Et pour les fans de farm, on peut éviter les combats contre des monstres faibles, pratique pour « grinder » des matériaux.
Les alliés se joignent souvent aux combats, mais l’IA est parfois aussi brillante qu’un Monstie sans tête. Ils ne se concentrent pas sur les bonnes parties des monstres et lancent leurs attaques ultimes au mauvais moment. Un moment mémorable : suivre la tactique de mon allié ? Spoiler : c’était une catastrophe. Heureusement, on peut aussi combattre en coopération en ligne (mais pas sur la même console, hélas).
Techniquement parlant, Monster Hunter Stories 2 reste stable à 60 FPS, mais les temps de chargement sont toujours aussi insistants. Malheureusement, la distance d’affichage a pris un coup : le clipping de monstres et décors est plus présent que jamais, même après un changement de plateforme.
Monster Hunter Stories 2, c’est le premier opus sous stéroïdes : plus beau, plus grand, plus sombre, avec des persos plus profonds. Le bestiaire est gonflé, à la Monster Hunter World. Côté gameplay, on peut changer d’arme, casser des parties de monstres et jouer en coop avec des potes. En gros, le jeu a pris un sacré coup de boost et un soupçon de drama.