Alert spoiler: The Legend of Heroes: Trails through Daybreak 2 arrive déjà. Bientôt on jouera au 4 avant le 3. Tout va trop vite.
Ce nouveau « Trails » propose un nouvel arc narratif, sans oublier les centaines d’heures d’aventure précédentes. Heureusement, le menu principal inclut un codex bien pratique qui résume les épisodes antérieurs, présente l’univers, et explique le fonctionnement de la série. Parfait pour ceux qui débarquent. À Edith, la capitale de Calvard, on retrouve des rues pavées et des bâtiments en pierre rappelant l’Europe, surtout la France. Nihon Falcom a encore puisé dans le charme européen avec le Bistro Montmart (sic), l’Auberge Limoges et son métro rétro. Les villages de campagne bretons apportent une touche de fraîcheur. La révolution technologique en cours, expliquée par les jeux précédents, est l’autre grande nouveauté de cet univers.
Dans The Legend of Heroes: Trails through Daybreak, vous plongez dans la République de Calvard en incarnant Van Arkride, un Spriggan (pensez détective privé avec un penchant pour les primes). Le pays est en plein boom économique et chaos politique, et Van accepte un contrat apparemment simple : Agnès Claudel, une étudiante, veut retrouver une vieille horloge de famille volée. Bien sûr, dans ce jeu, même la quête la plus insignifiante peut finir par décider du sort du monde. Parce que pourquoi pas ?
Malgré ses grandes qualités, la série « Trails » est graphiquement à la traîne depuis des années. Modélisations sommaires, scintillement incessant, et performances bancales — merci, budget limité. Le changement de moteur était donc attendu comme le Messie. Résultat : le monde est plus vivant, le framerate tient la route, et les voitures ressemblent enfin à autre chose qu’à des briques. Mais bon, tout n’est pas parfait. Trails through Daybreak reste à la traîne par rapport aux autres JRPG récents. Les animations des personnages sont toujours aussi rigides et la mise en scène, aussi plate qu’un pancake. Et pourquoi remplacer l’intro animée japonaise par un truc en moteur de jeu qui ne fait pas le job ? Malgré ces défauts, cette mise à jour était attendue, donc on va faire semblant d’applaudir. Côté sonore, Falcom Sound Team jdk assure toujours avec son rock et ses musiques éthérées. Les doubleurs japonais sont excellents, mais toujours pas de localisation française depuis Trails of Cold Steel III. Le doublage anglais tient la route, alors prenons ce qu’on peut. C’est bavard, trop bavard mais c’est désormais inhérent à la série.
Nihon Falcom a enfin filé un coup de neuf aux combats. Maintenant, ça se passe direct dans la zone d’exploration. Les ennemis te foncent dessus et tu choisis ta stratégie à l’arrache. En mode action, tu peux verrouiller, rouler, et cogner de près ou tirer de loin. Pratique pour éclater les ennemis faibles rapidos, mais pour les boss, tu repasseras. Et fais gaffe, les monstres peuvent te retourner en deux-deux avec leurs attaques spéciales. Tu peux aussi basculer en mode tour par tour à tout moment, avec quelques nouveautés. Les persos bougent dans un cercle, ajustant leurs attaques selon la zone d’effet. Les attaques SCLM se déclenchent quand deux persos se croisent, permettant des relais ou des boosts. Mais attention, c’est risqué, les ennemis adorent les attaques groupées. Le système d’attaque ultime, S-craft, a été repensé avec un boost. Ce truc améliore tes stats et te permet d’utiliser les S-crafts plus souvent en baston. Bref, un lifting bienvenu, même si tout n’est pas nickel.
The Legend of Heroes: Trails through Daybreak n’est pas la grande révolution attendue après dix épisodes, mais il reste solide. Pour les vétérans de la série, les quarts, arts et crafts en combat sont toujours là. L’effort pour rendre le gameplay plus dynamique et accessible est appréciable. Graphiquement, il y a du progrès, mais on reste loin des standards des grands studios. Ce qui est à souligner, c’est la manière dont le jeu exploite son univers et ses personnages tout en accueillant les nouveaux joueurs avec ouverture. Avec des centaines d’heures de jeu accumulées, « Trails » peut paraître intimidant et c’est bien le cas.
Trails through Daybreak trouve le bon équilibre entre tradition et modernité. C’est donc une bonne pioche pour les habitués comme pour les débutants. Reste une prestation graphique en dessous de la moyenne et des dialogues interminables pour pas grand chose.