Davy Mourier est un artiste avec de multiples casquettes : Dessinateur et auteur de BD, créateur et réalisateur de web-série, comédien, artiste sur scène…
Dans son actu, la sortie toute récente de Davy Mourier vs la télévision, édité chez Delcourt dans la collection Shampooing que vous pouvez retrouver chez tous les bons libraires, mais aussi Bad News son émission sur sa chaine YouTube, la web-série Space, Culture Z l’émission des collectionneurs (les premiers épisodes ont été tournés chez BryceCorp dont vous pouvez retrouver l’interview ICI) ou encore l’arrivée prochaine de la saison 2 du dessin animé La Petite Mort (la saison 1 étant déjà disponible ICI). Vous pouvez soutenir Davy Mourier sur Tipeee ICI avec un tip ou en regardant des vidéos.
Davy nous offre une interview bourrée de souvenirs et de références :
Le Tiroir à Jeux : Bonjour Davy ! Commençons avec notre question habituelle ! Toi, adolescent, si tu avais un tiroir dans lequel il y a une console de jeu préférée, deux jeux et deux vhs, il y aurait quoi dans ce tiroir ?
Davy Mourier : Bonjour ! Alors, ce serait une Super Nes avec A link to the past et Secret of Mana ! Pour les films, Les Goonies et l’autre VHS… En vrai celle que j’ai usée étant gamin c’était pas un film américain, c’était Le Cerveau, un film avec Bourvil et Belmondo. J’adorais ce film parce qu’il y avait un dessin animé au milieu. Il y avait un braquage et ils montraient ce braquage en dessin animé ! Le mélange dessin animé et film j’avais adoré et ça me faisait rire. Les Goonies j’ai découvert ça très tard, je devais avoir 14 ans. Ça m’a complètement retourné le cerveau, avec les blagues comme « si Dieu nous avait fait comme ça, on se pisserait dans la gueule ». C’était très adulte dans certaines vannes, du coup je me suis senti plus intelligent en le regardant en étant enfant. Et puis il y a l’aventure que t’as envie de vivre quand t’es gamin. Je vivais dans un trou perdu en Ardèche, on rêvait de tomber sur une grotte où il y aurait eu un trésor. C’était l’aventure a la portée des gosses avec l’humour qui sortait un peu de l’ordinaire « Viens Mickey, viens faire de moi une vraie femme », il y avait un petit peu de sexe caché là-dedans. Il y avait tout, Bagou me faisait rire, Choco aussi, Sinok était fabuleux, je connaissais toutes les répliques par cœur ! Faut pas regarder les Gonnies avec moi à côté, c’est l’enfer ! Je dis les phrases avant qu’elles arrivent, personne ne veut vivre ça ! Je dirais que c’est ça mon adolescence !
LTJ : Et si, adolescent toujours, tu devais garder qu’un seul poster dans ta chambre ? Tu as eu une période Panini ?
Davy Mourier : Ce serait Trunk du futur avec son petit blouson violet, la classe ! Le deuxième super guerrier mais on sait pas pourquoi au début ! J’achetais tous les Dorothée Magazine pour avoir des trucs Dragon Ball et Chevaliers du Zodiaque ! Pour les Panini moi c’était surtout les Crados. J’ai forcément eu ma période où j’ai eu l’album de Cobra, je l’adorais ! Mais vraiment mon gros souvenir d’autocollants, de collection, c’est vraiment Les Crados !
LTJ : Pour passer au jeu vidéo, une question qui fait débat. On voit dans Culture Z que tu aimes, entre autres, les beaux objets. Que penses-tu de la dématérialisation qui se fait de plus en plus présente ?
Davy Mourier : Je suis très très partagé. Je joue beaucoup à la Switch, c’est un peu ma console de prédilection en ce moment. Mais la Switch, c’est une console de voyage et les jeux sont tout petits. Et, il faut bien dire ce qui est, les boîtes ne sont pas non plus inoubliables, donc je suis embêté ! Parce que moi Zelda, je le veux en boîte, j’ai un petit truc de collectionneur quand même, sauf que je joue a plein de jeux sur la Switch ! Maintenant on est fainéant, on a l’habitude de Netflix, on a envie de zapper sans changer de dvd ou de cartouche de jeu. Et donc du coup, y’a ce truc de se dire « ce jeu j’y joue beaucoup » comme Mario Kart, Puyo Puyo ou Zelda, est-ce que je l’achète en démat pour y avoir accès tout le temps, n’importe où et quand je pars en voyage ou est-ce que je l’achète en cartouche pour l’avoir toute ma vie ? Parce que le démat au bout d’un moment, même si on peut retélécharger les jeux, quand j’aurais plus de place, j’efface le jeu, un jour les serveurs ferment parce la Switch ça a 15 ans et tous les jeux que j’ai acheté je les ai plus ? Alors je suis vraiment partagé par ça et je continue d’acheter de la cartouche. Et Zelda je l’ai en cartouche et en démat ! C’est là où ils nous ont baisé ! On se dit « ah mais faut choisir » et t’as le collectionneur qui fait « Ah ben je vais faire les deux parce que ce jeu je l’aime beaucoup » !
LTJ : Admettons Nintendo ressort une version physique de Breath of the Wild avec les DLC, sorte de GOTY, tu l’achètes ?
Davy Mourier : Alors non, je collectionne pas mal de chose, mais je suis pas un collectionneur assidu à part peut-être pour une ou deux collections. Et les jeux vidéo, je kiff, j’en ai plein mais je ne vais pas aller dans le collector du jeu vidéo. J’essaie d’avoir tous les Zelda en boîte, tous les Pokémon aussi mais c’est pas pour ça que je vais aller acheter la console Zelda ou la console Pokémon en plus ou la statuette avec le jeu. Je rentre pas dans ce genre de truc.
LTJ : Et niveau assiduité, tu aurais tendance à te concentrer sur quelle collection ?
Davy Mourier: Les jouets ! Les chevaliers du Zodiaque, les véhicules MASK, un peu de Transformers… Et finalement je crois que je préfère posséder des consoles que des jeux ! J’ai beaucoup beaucoup de consoles de jeux, pourtant j’ai plein d’émulateurs qui me permettent de jouer sans brancher les consoles mais j’aime bien avoir la console de jeu. J’ai une Neo Geo à laquelle j’ai peut-être joué 3 fois mais c’était mon rêve de gosse d’avoir une Neo Geo. Mais effectivement c’est plus pratique de jouer aux jeux sur Switch quand même ! Mais j’ai pas mal de consoles et de jeux électroniques.
LTJ : Au niveau console de jeu, quelle est pour toi ta plus belle pièce ?
Davy Mourier : J’ai une console portable, la PC Engine GT de chez Nec. C’est la console portable, la GameBoy qui a prit trop de testostérone, elle est énorme ! Mais elle pouvait faire télé !
LTJ : Pour ceux qui ne connaissent pas Culture Z, pourrais-tu nous en parler ?
Davy Mourier : Culture Z, c’est l’émission qui est née par hasard parce que j’ai croisé BryceCorp qui m’a fait visiter sa collection. Et quand j’ai vu l’étendu de sa collection, je me suis dit « c’est fou, on peut pas laisser cette collection, il faut que tout le monde voit tout ce que ce fou à pu mettre de côté pendant des années ! ». J’ai fait une vidéo rapide avec mon téléphone, elle a fait énormément de vues et je me suis dit qu’il fallait revenir ! J’ai demandé à Bryce si on pouvait revenir faire une émission chez lui. Il m’a répondu « Mais oui bien sur mais moi je ne veux pas paraître à l’image ». On y est donc allé pendant deux jours, on a fait les 14 émissions. On aurait pu filmer deux ou trois émissions de plus tellement c’est immense mais je n’avais pas le temps et pas de budget. Le fait de faire toute ses émissions chez lui m’a redonné envie. NoLife s’est arrétée entre temps, je n’avais plus d’émissions à la télé et j’avais envie de continuer. Du coup après Bryce on a continué chez moi et là on va aller rencontrer quelques collectionneurs chez eux pour parler de leur collection. On a déjà tourné une émission avec un collectionneur qui arrivera dans pas mal de temps puisque maintenant Culture Z c’est tous les 15 jours, ça arrivera fin février début mars. C’est plus comics, ce qui est plus rare sur internet. On voit des collectionneurs de manga, de jeux vidéo, de jouets mais moins de collectionneurs de comics. Et puis après j’ai un truc qui est programmé avec un autre collectionneur à Angoulême qui lui est plus cinéma. Mais cinéma « geek » !
LTJ : Tu es extrêmement prolifique ! Tout ton travail, ça prend du temps à mettre en place on a l’impression que tu ne dors jamais !
Davy Mourier : Se reposer c’est un peu mourir et j’aime pas trop mourir alors je fais des choses. Mes journées sont remplies de 2 ou 3 projets. J’ai besoin de penser à la création plutôt que penser à la vie. Du coup pendant mes vacances, je tourne des séries. Pour Space ce qui a prit le plus de temps c’est le montage, l’après tournage. En vrai, j’ai écrit en une semaine, on a tourné en une semaine ou une semaine et demi. On a fait les décors et les costumes en une semaine aussi.
LTJ : Tous ces projets justement, tu as des sources d’inspirations ? Comment tu régénères cette inspiration ?
Davy Mourier : Il y a beaucoup de gens qui disent « Ouais Space, tu avais vu Objectif Nul », alors non, j’ai pas vu Objectif Nuls mais j’ai vu Star Trek, la première série et je pense que les Nuls avaient vu Star Trek, la première série. C’est juste que l’inspiration elle va plus loin, c’est des trucs de merde avec peu de décors, peu de moyen et les mecs te font un épisode d’une heure ! Moi j’avais envie de parler de ça. Et puis surtout après je vais puiser dans ma vie. Si tu regardes Space d’une autre manière, à la période où je l’ai tourné, c’était la fin du Golden Show… En fait, ça donne énormément de clef sur ce que je vivais à ce moment-là, perdus dans l’espace, avec des gens qui quittent le navire. J’ai bouffé énormément de séries TV, de comics et de bande dessinée et j’ai l’impression qu’aujourd’hui il suffit que j’appuie sur un bouton pour me dire « Ok, je voudrais raconter ça mais sous le prisme de l’humour, comment je fais ? » et normalement ça vient assez rapidement. C’est parce que je pense que j’ai énormément bouffé de références du coup j’arrive à les utiliser et à créer un truc nouveau. On n’invente jamais rien, on refait ce qui a été fait mais un peu différemment. Regarde Batman, méga-célèbre, le super-héros connu de tous et Batman, finalement, c’est que le Zorro. Et Zorro en son temps il avait grave marché, et Zorro c’est l’adaptation du Mouron Rouge qui faisait la même chose que Zorro et Mouron Rouge était adapté d’une histoire d’un voleur qui redonnait aux pauvres, un truc un peu Robin des Bois aussi. Ce que je veux dire c’est qu’on n’invente pas.
LTJ : On peut voir dans tes vidéos un petit PLV de Maliki derrière toi. Tu as déjà travailler avec Souillon ?
Davy Mourier : Bosser, oui et non, de loin, grâce à NoLife. J’ai interviewé plusieurs fois Maliki et Souillon pour Roadstrip et puis on s’aime bien donc quand on se croise à Angoulême on mange ensemble. Mais on a jamais plus bossé que ça ensemble. J’ai dessiné une Petite Mort et un chat dans un de ses albums et lui a dessiné Karaté Boy et une Petite Mort pour la fin du tome 2.
LTJ : Quel est le dernier film que tu as vraiment aimé au cinéma ?
Davy Mourier : Au cinéma ou sur Netflix quand je me suis dit « J’ai raté ce film au cinéma et j’aurais jamais du » ? Sur Netflix c’était Mr Nobody ! Le dernier film en salle qui m’a grave marqué, qui m’a grave plu c’est Le monde t’appartient de Romain Gavras. Un mec qui arrive à utiliser des musiques françaises de merde et à donner envie de les écouter, qui dépeint la banlieue de manière aussi crédible, qui aime ses personnages… Ce film est vraiment vraiment bon. Et utiliser Vincent Cassel aussi « mal » bien, c’est trop bien !
LTJ : Et le dernier Aquaman ?
Davy Mourier : Ça fait longtemps que je dis que je n’irai plus voir les films DC. Un pote m’a forcé à aller voir Justice League et c’était exactement ce que j’imaginais : c’était chiant. Du coup je lui ai dis de ne plus m’appeler pour les films DC. Du coup Aquaman est mon premier film DC où je vais surement attendre de voir un jour en location sur iTunes. Les films DC c’est trop sérieux, trop noir, il n’y a pas de blagues… Autant j’adore DC quand ils font du dessin animé, je trouve qu’ils explosent Marvel quand ils font un animé. Que ce soit Tean Titans, que ce soit les Batman, à chaque fois ils me foutent une claque, à chaque fois c’est bien écrit, c’est adulte. Autant les films, 100 000 fois Marvel et DC plus jamais ! Par exemple je trouve qu’Infinity Wars c’est la première fois qu’on adaptait pour de vrai un comics au cinéma. Pas un méga bon comics, mais un comics comme on lisait dans les magazines où on avait des blagues et de la baston. On n’expliquait pas l’origine des personnages et ça marche quand même. Les films de super-héros qui marchent le mieux aujourd’hui c’est ceux où tu as une origin-story. C’est pour ça que je trouve que Black Panther ne marche pas, c’est parce qu’il n’y a pas l’origin-story dans le film.
LTJ : D’une façon générale, tu es plus DC ou Marvel ?
Davy Mourier : Je suis Marvel parce que j’étais en Ardèche quand j’étais gamin et les comics qui arrivaient jusqu’à chez moi, c’était des Marvel. Marvel était beaucoup mieux distribué dans les presses que DC. Gamin j’ai eu peut-être un ou deux albums de Batman ou Superman et tout le reste c’était que du Spider-Man ou du Iron-Man. Du coup ce qui m’a marqué enfant c’est plus Marvel. J’aime pas Superman mais je trouve que Batman, c’est un super personnage ! Même la série des années 60 je l’ai kiffé, les Batman de Nolan sont super, les Batman de Burton sont fabuleux, le Batman des années 90 en dessin animé est excellent. Je pourrais même dire que toutes les séries animées de Batman sont bonnes. Au début les graphismes choquent un peu puisqu’ils essaient de changer un peu à chaque fois mais quand tu rentres dans l’histoire, à chaque fois les mecs se démerdent pour te faire un truc pas mal. Teen Titans aussi c’est trop bien, la preuve c’est que je vais pas au cinéma voir des DC mais dès que Netflix à lancé Titans j’ai commencé à m’intéresser !
LTJ : Merci beaucoup Davy pour toute ces réponses sur tes inspirations, ton travail et tes goûts !
Interview au top 🙂