L’interview du Tiroir #02 – @Fab2Ris Recalbox

Pour cette deuxième interview, c’est @Fab2Ris de l’équipe Recalbox qui se prête au jeu des question. Vous pouvez le retrouver sur Twitter ICI. Le site officiel de Recalbox est ICI.

Certains termes un poil techniques en bleu ouvrent une infobulle contenant la définition !

Le tiroir à Jeux : Bonjour Fab2Ris ! Comment est né Recalbox et d’où vient ce nom ?

Fab2Ris : Alors, comment c’est né ! Tout bêtement, le créateur qui s’appelle Digital Lumberjack, qui est quelqu’un d’assez au fait de tout ce qui se fait et de tout ce qui se faisait à l’époque, avait eu vent de la scène de l’émulation qui était en train de bouger notamment avec Raspberry Pi. L’origine de tout en vérité, c’est la commercialisation du Raspberry Pi qui est une carte, une sorte de micro-ordinateur low-cost qui a été lancé dans un premier temps pour inonder les marchés émergents d’ordinateur pour pas cher. Des ordinateurs avec des ports USB, connexion internet, processeur, processeur graphique, mémoire intégrée etc… pour une trentaine de dollars ! Très rapidement, la fondation Raspberry s’est rendue compte qu’il y avait un deuxième marché qui était en train d’exploser : le marché des Makers. Les makers se sont dit « Ah mais c’est génial ! Un petit ordinateur sur lequel on peut brancher des trucs, avec des ports GPIO pour faire nos essais ! Quitte à cramer un ordinateur en faisant ça, mieux vaut cramer un ordinateur à 30 balles plutôt qu’un à 600. » Et là, il y a eut un vrai mouvement des Makers qui est né avec le Raspberry et notamment sur la scène de l’émulation. Il y a un système d’exploitation qui est finalement assez similaire à Recalbox, c’est RetroPi. RetroPi est né il y a quelques années et Digital LumberJack l’a testé et s’est dit que c’était génial, sur une toute petite carte, on est capable d’émuler des dizaines de systèmes. Sauf que lui, ce qu’il a tout de suite senti c’est que RetroPi c’est bien mais que ça ne s’adresse qu’aux geeks et plus généralement aux technophiles. Pour ceux qui n’ont jamais testé, RetroPi il y a énormément de choses que l’on peut faire mais par contre ça va être en lignes de commandes, en SSH… Ca s’adresse à un public de méga-connaisseur, linuxiens pour la plupart et donc là ça peut poser problème. Et donc il s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire, de prendre cette idée-là, de la vulgariser et de la rendre accessible au plus grand nombre. Il a finalement fait une sorte de version iPhone, si on peut se permettre de prendre en comparaison la guéguerre qu’il y a eut entre iOS et Android, il a simplifié à outrance. C’est vrai que dans la simplification, il y a des fonctions en moins. On a un peu fermé le système. On ne peut pas rajouter de nouveaux trucs par soi-même par exemple, il faut donc prendre l’OS comme il est, on peut pas le customiser à outrance comme RetroPi. Par contre l’avantage c’est que tout le monde à un peu la même version et c’est ultra ultra accessible. Tout le travail de développement de Recalbox est parti d’une idée de base de RetroPi mais ils sont vraiment repartis d’une page blanche. C’est important de le dire, ils sont parti du buildroot de Linux, c’est-à-dire vraiment le noyau pur de Linux pour n’y ajouter que ce qui était strictement nécessaire au fonctionnement de Recalbox, ce qui n’est pas le cas de RetroPi, puisque RetroPi se base sur un Raspbian, donc il y a un vrai Linux à l’intérieur. La grosse différence c’est qu’aujourd’hui Recalbox on peut l’installer, le configurer et y jouer sans, à aucun moment, se servir d’un clavier et d’une souris. On peut tout faire à la manette. Le plus gros du travail de développement se fait donc sur le travail d’intégration, de simplification et d’accessibilité. Et le nom Recalbox vient tout simplement de la recherche d’un nom évocateur pour tous les trentenaires, les quadras qui ont été bercé par cette époque du jeu vidéo. Recalbox c’est un peu une boîte à souvenir finalement, c’est un peu notre madeleine de Proust à nous, tous les joueurs, tous les retro-gameur. Il s’était bien sur inspiré du nom Total Recall, qui parle à beaucoup de gens puisque c’est un très célèbre film avec Schwarzenegger qui a, je pense, bercé la jeunesse de beaucoup de personne. On nous pose toujours la question « pourquoi Total Recall avec deux L et Recalbox box avec un seul ? », c’est simplement parce que « Recallbox » avec deux L était déjà prit au niveau des noms de domaine ! Au final c’est peut-être pas plus mal, je le trouve plus esthétique, ça aurait fait bizarre avec deux L !

LTJ : En parlant d’accessibilité, tout le monde n’est peut-être pas au courant mais il existe des ateliers Recalbox. Comment ça se passe ?

Fab2Ris : Recalbox est ce qu’on pourrait appeler un pure player. C’est-à-dire que nous, on a notre activité, bien entendu libre, gratuite et bénévole, uniquement sur Internet. On a un site, un wiki, un forum, tous les réseaux sociaux, et cetera mais tout est dématérialisé. Le mot d’ordre de Recalbox, si on devait le définir avec un seul terme, c’est l’accessibilité. Et l’accessibilité elle est sur plein de points. Sur l’aspect financier, puisqu’on se base sur des choses qui ne sont pas chères ; sur l’aspect technique pratique, on n’est pas sur des prises péritel qu’il faudrait rebrancher alors qu’aujourd’hui on ne trouve plus les adaptateurs ou alors difficilement et que tout est en HDMI. Parce que c’est tout bête mais si tu veux brancher une Super Nintendo sur une TV récente c’est un peu la merde ! Et aussi sur l’aspect technique facilité. Pour ça, il y a eu un travail de base des développeurs pour rendre ça facile. C’est là où moi je suis intervenu, pour rendre ça compréhensible au plus grand nombre. Ça a été mon travail au départ, de faire des vidéo tutoriel pour vulgariser et rendre ça le plus digeste possible. On se rends compte que pour certains, malgré les explications, ça fait encore un peu peur. Et je me suis dit qu’on allait faire un truc sympa, qui sort de l’ordinaire et on va se rencontrer, en vrai, pour faire des ateliers de montage de Recalbox. C’est des ateliers réservés aux débutants puisque finalement, monter une Recalbox c’est quoi ? C’est copier 2-3 fichiers, un clic de souris et puis c’est fini, il n’y a pas grand-chose à faire. Mais ça va permettre d’appréhender les choses et d’avoir de la part d’une voix officielle de Recalbox, des astuces, des conseils, des choses à faire, à ne pas faire. C’est une sorte d’initiation, de prise par la main pour accompagner IRL. On fait un premier essai d’atelier avec le Fablab de Ris-Orangis dans l’Essonne, on a vu large niveau temps puisqu’on est parti sur des sessions de 4h. Je pense que ce sera largement trop mais c’est pas grave ! Pour cet atelier-là il va y avoir deux parties. La première partie sera sur l’installation et l’utilisation de Recalbox et le petit truc sympa, vu qu’on s’est allié à un Fablab et qu’ils voulaient apporter leur savoir-faire, la deuxième partie de l’atelier sera consacré à la réalisation, la modélisation, le découpage et la construction d’un petit boîtier en bois découpé à la découpeuse laser ! Ce sera la possibilité de le personnalisé ! C’est le petit truc un peu rigolo qu’on voulait faire avec les participants.

LTJ : Grâce à la miniaturisation du Raspberry Pi, Recalbox peut aussi bien être dans une borne d’arcade qu’une coque de GameBoy. Est-ce que ce côté créatif peut faire connaître cet OS, faire naître des envies ?

Fab2Ris : Recalbox est utilisable en soi mais l’idée également c’est que Recalbox ne soit qu’une étape ou qu’un outil pour la concrétisation d’un projet total. Il y a des gens, moi le premier, je le branche sur ma télé, ça me suffit. Mais pour d’autre, ça va être la petite étape qui manquait pour faire un bartop, une borne… La raison pour laquelle je partage toute ces créations sur les réseaux sociaux, c’est que je suis là pour donner des idées et dire « Hey regardez ce que Michel, Paul ou Jacques à fait ! » sous-entendu « Inspirez-vous, prenez les bonnes idées ! » Je te donne un exemple : il y a des mecs qui ont fait des bornes pliables ! C’est-à-dire, pour l’exemple, dans une valise, tu l’ouvres : d’un coté t’as l’écran et de l’autre le pad ! L’idée est pas bête et peut-être que certains vont se dire « ouais mais une valise c’est ringard ». Mais c’est pas grave parce que tu gardes l’idée du « pliable » et ça c’est génial ! L’idée c’est vraiment de toujours travailler en équipe, en collaboration pour avancer.

LTJ : Pour terminer sur une question un peu plus personnelle , quand tu joues, quelle est ta console rétro de cœur, celle que tu préfères ?

Fab2Ris : C’est toujours une question où j’ai beaucoup de mal a répondre ! Il y en a tellement ! Pour moi le rétrogaming n’a comme valeur que la valeur sentimentale. Et mes consoles de cœurs sont absolument celles que j’ai eu quand j’étais môme. Il y a la MegaDrive, j’ai une affection toute particulière pour celle-là. C’était la console 2D par excellence que j’avais à l’époque. Et puis surtout je faisais partie un peu des ovnis chez mes amis parce que tout le monde avait prit la route Nintendo, Super Nintendo et moi j’avais des jeux un peu badass avec Street of Rage qui est mythique et j’ai une énorme affection particulière pour la PlayStation qui pour moi a révolutionner le jeu vidéo.

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