Layers of fear 2

INFO
2019 – PC/ONE/PS4
Genre – Survival Horror
Joueur – Solo
Développeur – Bloober Team
Éditeur – Gun Media
PEGI 18
Testé sur PC

Oyez oyez jeunes gens ! Jeunes voyageurs et jeunes explorateurs. Vieux loups de mers et autres boucaniers. Tout le monde ne pourra pas monter sur le navire. Il s’en va naviguer sur des flots esthétiques et horrifiques en faisant quelques arrêts sur des terres de solitude et d’espoir, de lumières malsaines et de télégrammes portés disparus. Disparait ô coureur en mille lieux sans regarder le spectacle autour de toi. Déserte celui qui ne connait point les classiques cinématographiques des Universal Monsters jusqu’au couloir interminable d’un hôtel filmé par Stanley. Reculez âmes sensibles. Il n’y aura pas de place pour tout le monde. Arrières, toi qui veux de l’action et du sang, tu ne trouveras rien sur ce navire. Je sais que tu vas trouver un moyen de monter mais les trésors ne se dévoilerons qu’à ceux qui peuvent l’entendre et le voir en sa juste valeur. Le navire est sur départ. J’espère que vous aimez le noir.

Suite ou pas suite ?
Il n’est pas obligatoire d’avoir fait le premier pour apprécier ce second opus. C’est un peu comme les Final Fantasy, c’est le même nom avec une numérotation derrière. C’est le même principe mais une tout autre histoire. Cependant, Layers of fear et Inheritence son extension posaient les bases de la mécanique Bloober Team. A savoir une découpe d’actes bien défini et trois fins possibles. C’est un walking simulator à la première personne où nos actions seront limitées par la lecture de documents et d’objets à ramasser. Une seule vraie nouveauté sera à noter pour cet opus : la possibilité de mourir. J’y reviendrai un peu plus tard.

C’est le plus beau des bateaux
Dès les premières minutes, la patte graphique est posée. Elle est incroyablement sobre et efficace sans pour autant taper dans le haut du panier actuel. Certaines modélisations laissent à désirer, les textures ne sont pas toujours au sommet de leur forme et quelques ralentissements sont à signaler. Mais le charme opère comme une claque dans la gueule qui nous laisse une marque rouge. Les lieux sont majestueux et la direction artistique complétement folle. Extrêmement imagé, les allégories s’enchainent et le malaise s’installe bien confortablement à côté de nous jusqu’à la fin du voyage. Certains diront que le malaise est plus présent dans le premier. Ce n’est pas tout à fait ça. C’est une ambiance différente pour un lieu différent. C’est comme comparer l’arachnophobie et l’ablutophobie. Une araignée et de l’eau ne sont clairement pas comparable et pourtant ils terminent tout deux par -phobie (la peur). Une peur et un malaise différent. C’est le but d’une suite : proposez quelque chose de différent sans dénaturer la base. Cet univers graphique va donc porter l’ambiance qui est extrêmement bien travaillé.

Un jeu qui n’est paquebot
Les angoisses et peurs psychologiques seront misent à l’épreuve durant les 7h de jeu. Pas d’hémoglobine ni d’arme pour nous faire sursauter. Pourquoi Halloween de John Carpenter est toujours une référence ? Pourquoi le premier Alien est un chef d’œuvre ? Car ils ont l’art de la suggestion et du plan de caméra qui va nous mettre mal à l’aise. Ici, c’est exactement pareil. Beaucoup de sujets sont abordés avec plus ou moins de brio. Quelques très rare screamers viendront ponctuer le voyage. Le travail est impressionnant.

No time to die
J’ai laissé échapper au début que le game over était désormais de la partie. Par soucis de non spoil, je me contenterai de dire que ça ajoute un grain de sel intéressant dans une recette qui n’en a pas forcément besoin mais qui valait au moins la peine d’être essayé. Me rappelant l’attraction de la maison hantée dans Silent Hill 3, le coup de speed est intéressant. Je pose quand même un point d’interrogation sur cette nouveauté qui mériterai vraiment d’être peaufinée.

Pour qui ?
Il est légitime de se poser cette question dans le sens où le genre du walking simulator, d’horreur qui plus est, ne peut pas plaire à tout le monde. Il est essentiellement contemplatif avec une jouabilité réduite au minimum. Depuis l’expérience avortée de Silent Hills, Bloober team fait partie des rares studio maîtrisant le genre. Quand Allison Road fut lui aussi annulé, il ne fallait pas être étonné de voir le genre fleurir comme une pâquerette sous engrais. Au milieu de cet incroyable bordel, Layer of fear 2 reste indéniablement le chef de fil.

Encore une question…
Il en va de soi que l’attente de Blair Witch par le studio soulève bien des doutes et des questions qui ne trouverons jamais de réponse. Une chose est sûre, il passera sous ma loupe.

Layers of fear 2 se boit comme un putain de bon vin. Tour à tour vertigineux et claustrophobe, un incontournable du genre.
EXCEPTIONNEL

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