Genre – J-RPG
Joueurs – Solo
Développeur – Square Enix
Editeur – Square Enix
PEGI 16
Testé sur PS4
Il m’arrive régulièrement de faire des choses horribles. Comme étaler le roquefort sur le pain ou gober des œufs crus (mon pêché mignon de sportif) mais je n’en suis pas non plus à mettre de la mayonnaise dans les spaghettis, un peu de respect tout de même. Cette connerie, je l’ai fait sur un coup de tête incroyablement violent avec cette simple question : « Qu’en a pensé le magazine Console + en 1997 ? ». Je commence alors à retourner mes archives comme un chien creuse un trou pour retrouver son os. Entre les Jeux Vidéo Magazine, les Ultra Player ou encore les Nintendo Magazine je trouve enfin le Console + numéro 63 de mars fucking 1997. En quoi c’est une connerie me demandez-vous ? Leur test est à mourir de rire et on en est presque à se demander s’ils ont vraiment fait le jeu. L’illusion est presque parfaite mais il y a quelques éléments qui clochent dans un test affreusement court au vocabulaire trop souvent à côté de la plaque. Je ne vais pas vous dévoiler « cette pépite » tout de suite et j’en profite pour annoncer un test des plus spécial pour le remake du jeu qui m’a fait définitivement aimer le jeu vidéo dans son sens large du terme. Je veux dire par là que ce test va avoir une forme et des contenus différents avec un hommage à ce que l’on pouvait trouver dans les magazines d’une génération où la notion de mise ne page en était à base de fluo/comic sans MS/8 images par page. Un contenu totalement indigeste visuellement, noyant un minuscule paragraphe donnant vaguement un avis sur le jeu en question. Au programme : des encarts avec des infos sur plein de choses, un avis d’un autre joueur et un « Le saviez-vous » pour se la péter comme un crevard lors du prochain de repas de famille. J’allais aussi oublier la notation à l’ancienne avec le pire système de notation qui existe : le pourcentage, non je déconne. Bienvenu à bord d’un test empli de nostalgie, de bols de céréales, de memory card corrompues et de « elles sont cools les cinématiques ». Accrochez vos ceintures et remontez vos slips, ça va chier sur les murs.
Une intro qui ne va pas pisser bien loin
Que nous raconte le livret du jeu original ?
A Midgar, une cité contrôlée par le conglomérat géant Shinra. Inc, le réacteur Mako numéro 1 a été détruit par un groupe rebelle baptisé AVALANCHE. AVALANCHE a été secrètement formé pour fomenter une rébellion contre la Shinra Inc., une organisation qui absorbe l’énergie Mako, détruisant les ressources naturelles de la planète. Clad, ancien membre de la force d’intervention d’élite de la Shinra, SOLDIER, a été mêlé à l’attentat responsable de la destruction du réacteur Mako. Clad et AVALANCHE peuvent-t-ils protéger la planète contre son ennemi gigantesque et impitoyable, la Shinra. Inc ?
Le livret va aussi nous faire des remarques :
Les photos d’écron font issues de la version anglaise (fautes inclus)
Le synopsis est ainsi le même dans cette version remake. Du moins pour le squelette principal. La sauce va se voir quand même grandement rallongée dans cette version 2020, l’occasion de mieux approfondir l’univers et les personnages. Remarquez aussi que Clad devient Cloud en revenant à une traduction plus proche de la version japonaise. Son nom complet japonais Kuraudo Sutoraifu peut littéralement se traduire par « Lutte contre les nuages ». Nuage pouvant se traduire par Cloud en anglais, nous obtenons au final Cloud Strife. Le même cheminement peut aussi être fait avec Tifa Lockheart en racontant un peu plus sur eux.
Tifa pas faire ça ?
Avec un jeu de mot aussi pourri, je ne peux que correspondre à l’état d’esprit des magazines de mon enfance. C’est l’occasion de parler des matérias. Ces orbes de cristal ont très clairement contribué à la popularité du jeu en 1997 car pour la première fois dans un Final Fantasy, nos personnages n’auront plus de classes/job. En d’autres termes, la notion de personnage, par exemple, cantonné à la magie n’existe plus. FF7 est l’occasion de donner les pouvoirs que l’on veut au personnage de notre choix. Si on veut que Barret soit par exemple un soigneur, c’est possible alors que c’est un gros bourrin de la gâchette. Dire que le système évolue serait un bien grand mot, il est plutôt dans l’air du temps. Placer les matérias est forcément toujours d’actualité mais on passe moins de temps à trouver les bonnes combinaisons qu’avant. La matéria « tout » disparait pour laisser place à « affinité élémentaire » qui va booster l’équipement. Les invocations sont toujours de la partie mais ont bien changé sur deux points capitaux.
Premièrement, exit les petites introductions toutes mignonnes qui présentaient rapidement la créature. Je me souviens notamment de celle de Shivaa qui sort du sol dans un état de glace les yeux fermés et les réouvrent pour tout faire éclater en mille morceaux de glace avant de lancer sa seule et unique attaque.
Deuxièmement, cette version remake va se la jouer un petit peu Final Fantasy X avec cette fois-ci la créature qui va nous accompagner pendant le combat mais, à la différence qu’elle ne sera plus jouable. Elle va rester sur le champ de bataille un court instant et il sera possible de lui donner des ordres.
Pour ma part, je trouve ce traitement intéressant mais il est vrai que les petites introductions manquent cruellement. Certains diront « Oui, mais se taper la petite scénette à chaque fois, c’est lourd », à ceux-là je réponds qu’il était tout à fait possible de réduire leur introduction dans Final Fantasy 9 et donc que cela pouvait être une possibilité exploitable dans Final Fantasy 7 Remake. Et putain non, ce n’est pas une excuse pour les avoir réduites à peau de chagrin pour ce remake de Final Fantasy 7.
« T’as perdu ! »
Nous en arrivons enfin au système de combat. Terminé les combats au tour par tour avec cette interface bleue et ses plâtrasse de sous-menu qui prenait près de la moitié de l’écran. Nous sommes désormais en temps réel mais nous gardons tout de même la légendaire jauge d’ATB (Active Time Battle) qui se rempli au fur et à mesure et qui permettra de lancer des sorts. On retrouve tout ce qui faisait le sel et la dynamique des combats proposés par Final Fantasy XV avec quelques grosses nouveautés comme enfin la possibilité de changer à tout moment de personnage en jeu. Petite nouveauté : on peut désigner le chef du groupe. Par défaut nous nous déplaçons toujours avec Cloud et quand un combat se déclenche, on passe directement au chef d’équipe pour foutre sur la gueule à celui qui nous coupe la route.
Des combats il va y en avoir beaucoup, encore plus que le nombre de bulle dans un verre de coca. Ainsi, vous vous levez les cheveux tout ébouriffés, magnifiquement éclairés par la lumière blafarde de votre PC et vous vous demandez comme un gros puriste si les moments de calme sont conservés dans ce remake. Réponse dans le prochain paragraphe. #teasing
Couloirs, poésie et chocolat chaud
Le schéma de Final Fantasy 7 Remake m’a souvent rappelé celui de Final Fantasy XIII avec tout de même une grande linéarité… comme dans l’original. En gros, nous passons d’un couloir à une zone ouverte avec quelques quêtes annexes pour mieux reprendre un couloir puis de nouveau retrouver une zone ouverte, etc… La comparaison avec Final Fantasy XIII s’arrête là. Nous avons plaisir à parcourir ces zones pour faire le plein dans les commerces ou encore tendre l’oreille pour écouter les conneries des PNJ. De plus, ces lieux sont particulièrement vivants et animés, il faut reconnaître que le travail est phénoménal. Pour finir de répondre à la question de fin susdite du paragraphe précédent, Aerith va notamment nous offrir quelques moments poétiques et intimes qui sauront suspendre le rythme effréné du jeu. Ce personnage se révèle d’ailleurs d’une grande force sous ses airs fragiles et timides. Elle ne manquera pas de nous envoyer quelques punchlines bien senties pour nous remettre en place et nous rappeler sa présence.
Des faux pour de vrai
Allons-nous trouver de réels défauts dans ce monde bleu et merveilleux qui nous tends généreusement les bras en lâchant quelques pets formant majestueusement des arcs-en-ciel. Les PNJ sont modélisés à la truelle, leurs animations sont au strict minimum des capacités du stagiaire et leurs expressions sont quasi inexistantes.
Quand un dialogue se créé et que nous avons des champs contre champs avec Cloud parfaitement modélisé et un PNJ tout droit sorti de la version PS3 de Final Fantasy X. Le personnage de Chadley est juste insupportable, tant et si bien que j’avais une irrépressible envie de lui mettre une tarte à chaque fois qu’il croisait ma route.
Je peux aussi, d’un point de vue beaucoup plus personnel reprocher quelques réarrangements musicaux, parfois douteux et souvent facile. Je termine avec les hommes en capuche, qui passent leur temps à beugler comme un Philippe Etchebest pas content, le simple mot « réunion ». Ils ne sortent clairement pas de l’Actor Studio, donnant trop souvent des scènes risibles et juste impossible à prendre au sérieux.
Tous ces reproches ne sont que des gouttes d’eau dans un océan de qualité et une fois de plus il faut reconnaître que le travail effectué est titanesque pour nous offrir à nouveau ce classique dans une version 2020 qui reste respectueuse de l’originale
Mon avis FF7 Remake saura autant rallier ceux qui ont fait l’original que ceux qui découvre la licence. Un travail de qualité qui attend désormais ses suites.
Je me souviens encore du nombre incalculable de bol de céréale manger devant ce jeu et du sang froid que j’ai pu avoir quand, en 1998, ma carte mémoire à planté à la fin du deuxième CD. Alors que j’avais absolument toutes les raisons du monde de fracasser ma dualshock et de faire un drop avec la carcasse grise de cette PlayStation, j’ai tout repris à zéro avec le même plaisir que s’il s’agissait de ma première fois. C’est là que j’ai compris que c’était un grand jeu. Plus tard, l’adaptation filmique de l’univers avec Final Fantasy VII Advent Children m’a fait peur avec son surplus d’action tuant l’ambiance générale du jeu. C’est avec l’annonce de ce Final Fantasy VII Remake que, me remémorant ce film, ma peur de trouver un jeu qui mise beaucoup trop sur l’action en délaissant l’intéressante psychologie des personnages s’est manifestée. Fort heureusement, cette version m’a rassurée sur bien des points et a su retrouver l’ambiance si unique, fumeuse, mystérieuse et cruelle du jeu original tant aimé. Le plaisir est donc au rendez-vous, qui en amènera d’autre car ce Final Fantasy-là ne corresponds qu’au premier CD des trois composant le jeu de 1997 sorti sur PlayStation première du nom.
EXCELLENT