Catherine Full Body

INFO
2019 – PS4
Genre – Aventure / Puzzle
Joueur – Solo/Coop
Développeur – Atlus
Éditeur – Deep Silver
PEGI 18

Étant passé à côté de la version de 2012, je ne vais donc pas faire de comparaison du type « avant/après ». Le jeu va être tester comme il vient tout en gardant en tête que c’est tout de même une version de console ancienne génération. Par conséquent, l’avis sur les graphismes n’aura pas d’influence sur la note finale. De plus, cette version Full Body est augmentée avec de nouveaux personnages et arcs scénaristiques. Une forme de definitive edition en quelque sorte.

Où commence la vulgarité ? A quel moment on met en avant des femmes à moitié à poil pour illustrer un jeu de plateforme digne de ce que l’on peut trouver sur nos smartphones ? Quand peut-on arrêter de créer des rencontres où la jeune fille pose littéralement ses fesses sur le nez du personnage principal ? Est-ce du génie ou de la provocation pour nous intriguer ? La publicité autour du jeu est-elle réellement représentative ? La réponse va être aussi bordélique que le jeu en lui même.

Catherine avec un k et un cul
Nous incarnons Vincent, un trentenaire complétement perdu. Il a dû mal à avoir le contrôle de sa vie et se laisse le plus souvent porté par le vent. Son couple avec Catherine bat furieusement de l’aile et son lieu préféré reste un bar qui porte le merveilleux nom de Stray Sheep. Un nom qui va résumer à lui seul le jeu puisqu’il se traduit littéralement par « moutons errants ». Nous y reviendrons dans un prochain paragraphe. Katherine lui demande de grandir un peu mais Vincent ne va en faire qu’a sa tête jusqu’à l’adultère. C’est dit. Il va donc devoir composer avec Katherine, sa relation depuis 5 ans et Catherine la nouvelle venue dans son plumard. Le jeu va alors sans fards aborder le sujet du couple, de l’adultère et du sexe avec une formule bien à lui : le casse-tête visual novel à choix multiples avec des cubes, des moutons, des oreillers, des potes sobres ou bourrés, un piano, des textos et un caleçon à cœur. Tout un programme.

C’est un jeu de plateforme oui ou non ?
Commençons par le commencement de ce qui doit commencer dans le jeu à son lancement et donc son commencement. Nous sommes accueillis par une femme avec une coupe de cheveux défiant les lois de la gravité qui va d’entrée de jeu briser le quatrième mur et nous présenter les mésaventures sexuelles et relationnelles de Vincent Brooks, le personnage que nous allons incarner. S’en suit la cinématique de la rencontre avec Catherine qui est d’une vulgarité sans nom. C’est un point de vu purement subjectif alors que voilà le premier le cauchemar de Vincent. Elles sont là les phases de plateforme/puzzle jeune lecteurs assidus. Mais alors comment qu’elles se jouent ? Hein ?

Dans ton cube
« Quand on tombe dans un cauchemar, on meurt vraiment ». Dans le monde de Catherine (le jeu, pas le personnage) c’est effectivement le cas et le seul moyen d’y survivre et d’escalader des cubes qu’il va falloir moduler pour atteindre le sommet du rêve. En d’autres termes, il faut trouver le chemin le plus court pour ne pas se faire avoir et tomber. Le tutoriel de ces phases de jeu va être expliqué par des moutons. Et c’est un rapide coup sur le buzzer de la part de la seule personne qui suit ce test, le rapport avec le nom du bar. Les rêves vont être effectivement constitués de moutons errants qui pourront vous donner des conseils. Les rêves se terminant parfois dans le confessionnal d’une église où des questions axées sur le couple vous serons posées. Tout un programme.

On approfondi la question du cube ?
Pendant les rêves, la jouabilité va être « comme ça et pas autrement et si t’es pas content c’est pareil. Na ! Mais moi aussi je t’emmerde ! ». C’est carré, efficace, voire logique, si les angles de caméra ne venaient pas tout gâcher. Faire le tour d’un cube devient vite compliqué et il ne sera pas rare de se rater tant que nous n’avons pas assimilé la logique de la jouabilité. Ajoutons à cela un aspect très arcade avec une voix qui va expliquer votre mouvement toutes les trois secondes et « edge! » va restez longtemps imprimé dans notre pauvre et innocent inconscient qui n’a rien demandé. Du scoring, des soussous à ramasser et le tour est joué. Vendu seul, ces phases de plateforme auraient bien leur place sur smartphone mais le contexte est tellement prenant et touffu qu’elles s’intègrent parfaitement à l’histoire et au reste du jeu. Un véritable tour de force de la part de Altus qui rend passionnantes des phases qui dans la théorie ne le sont pas. Merci au scénario et à l’ambiance du jeu.

Du cul ou pas du cul ?
C’est là que je vais revenir à mon introduction et les interrogations qui la compose. Vous ne verrez absolument rien d’explicite dans le jeu. Le reste du jeu va être constitué de phases de dialogues qui se dérouleront le plus souvent au bar des moutons errants et dans le lit de Vincent, le tout rythmé par l’heure des évènements. Car si on à le plus souvent la main sur le destin de Vincent, ce ne sera pas le cas des fins de soirée où nous allons devoir reconstituer l’ellipse. Une tension supplémentaire dans une histoire où répondre le plus simplement du monde à un texto va nous donner des sueurs froides. Les dialogues sont cash, la musique enivrante. Ça ne débande jamais et l’évolution de Vincent va nous impliquer plus qu’on ne le pense. Pour conclure avec la communication autour du jeu, elle est clairement exagérée comme un vieux MMO sur smartphone qui montre deux femmes entrain de se peloter et qu’au final le jeu ne va absolument rien montrer de tout ça. Catherine est érotique mais très sobre. Évidemment que la tension du jeu est sexuelle, mais sans jamais rien montrer. Nous retiendrons plus facilement la tronche embarrassée de Vincent que des ébats qui seront toujours caché par quelque chose.

Pour qui ?
Jouer un personnage en caleçon qui escalade des cubes entourés de moutons avant de devoir répondre à des questions sexuelles dans un confessionnal ne va clairement pas plaire à tout le monde. L’ambiance générale est elle aussi très spéciale.

Des seins animés
Un bon gros jeu de mot bien pourave pour enchaîner sur les graphismes. Les passages animés sont de la qualité d’un… Animé. Le reste est dans le ton sans faire d’étincelles. Une prestation bien suffisante pour faire passer l’univers et l’histoire.

Mon avis
Véritable OVNI vidéo-ludique, Catherine ne peut pas plaire à tout le monde. Parler aussi ouvertement d’adultère, de sexe et autres problèmes conjugaux ne va pas forcément correspondre à l’idée que l’on peut se faire d’un jeu vidéo. Néanmoins, le travail sur l’ambiance et l’histoire est à saluer. J’ai passé un moment insolite et déstabilisant. Mention spéciale aux réglages de la difficulté des phases de plateformes. On retrouve même une option « auto-play » qui permet de se focaliser encore plus sur l’histoire. Malin.

Catherine est un curieux mélange qui ne plaira pas à tout le monde. Le travail sur l’histoire et l’ambiance reste incroyable.
MOUTON ERRANT/20

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