THE SADNESS

INFO
2022 – Horreur
Réalisation – Rob Jabbaz
Avec Regina Lei, Berant Zhu
Taïwanais
1H40
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS

Il est toujours extrêmement difficile de parler de films à très forte interdiction. Au moment où j’écris cet avis, l’interdiction française n’est pas encore tombée. Visiblement interdit au moins de 18 ans dans beaucoup de pays. Il le sera sûrement aux moins de 16 ans au pays de Voltaire. C’est à l’issue d’une projection des plus dégoulinantes que je vais donner mon avis sur cette folie qui va sortir début juillet.

Avertissement
Ne vous surestimez pas. Soyez prévenus : The Sadness est extrêmement graphique. Ne le regardez pas par défi, il n’est pas là pour ça. C’est gore mais jamais gratuit et il est important d’avoir la maturité de comprendre le propos d’un film illustrant à l’extrême la situation d’un pays couplé à un virus. Le réalisateur ne revendique pas de message politique mais plutôt un pot pourri d’influenceuses cinématographiques ( maximun overdrive, irreversible, Evil Dead, Scanners) et de faits divers tels que l’agression au couteau dans le métro de Taipei en 2014 ou d’harcèlements. The Sadness est le pouls de se début de décennie et c’est triste à voir. Admirez cette transition de merde. Paragraphe suivant.

Un calme assourdissant
Un couple se réveille dans le plus grand calme. Tout est parfait, l’ambiance est légère et on parle de tout et surtout de rien. On aperçoit bien une personne un peu perdu sur un toit mais pas de quoi appeler la police. L’homme va se prendre son petit déjeunée en ville tandis que la femme prend le métro pour aller travailler. Des scènes très calmes et quotidiennes qui seront vite brisées par une folie consciente et destructrice. C’est fou se que l’on peut faire avec une friteuse. Nous aurons alors deux points de vu sur la situation. L’homme dans les rues et la femme dans le métro. D’ailleurs la scène du métro est particulièrement spectaculaire tant par sa mise en scène que par son rythme.

La bombe humaine
Pour un premier long métrage, il faut reconnaitre la mise en scène est déjà très maitrisé. Un va et vient constant entre calme et furie. Chose déjà parfaitement illustré dans le court-métrage Clearwater où Rob Jabbaz, à la limite du contemplatif, sait introduire l’horreur d’un coup. Et si l’horreur naissait du quotidien ? Et si ce métro-boulot-dodo pouvait durer éternellement ? Ne serait-ce pas d’une tristesse mortelle ? Les infectés de The Sadness versent une larme avant de passer à l’acte. Burn-out ? Envie sadique refoulé ? Envie sadique meurtrière refoulé ? Envie sadique meurtrier et sexuel refoulé ? Oui. Oui pour tous. Si vous êtes choqué je vous pris de relire le paragraphe Avertissement.

La violence en question
Je suis passé par tous les états. La scène du métro pouvant être fun, celle de l’hôpital m’a fait l’effet inverse. A deux petits moments, pour moi, le film va trop loin pour être certain d’illustrer la folie. Le film est suffisamment graphique comme ça. C’est de l’ordre du détail mais c’est important de le souligner quand même. Pour le reste, Society ( pas le magazine ) et l’extincteur de Irréversible peuvent être fière de leurs influences. En ce qui concerne le message du film, libre à chacun d’y voir quelque chose en fonction de l’humeur. Une certitude, l’équilibre d’une société est fragile. Très fragile.

La fin ne justifie pas les moyens
A titre personnel, j’ai beaucoup apprécié le « no reason » (fait de ne rien dire et de donner aucune origine à un élément perturbateur) du film jusqu’à son dernier quart d’heure. Donner des explications n’est pas toujours utile. Je trouve que toute cette nuée de sang n’a pas besoin de justifications, laissant notre imagination faire le reste. Le pire ami de la peur et notre imagination. Dommage.

MON AVIS
Véritable crie de rage, The sadness trébuche dans sa dernière ligne droite. A quelque mètres du drapeau à damiers. Reste des scènes incroyables et quand même un film à voir si vous êtes à jeun.
BON

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