MALIGNANT

INFO
Date de sortie initiale : 1 septembre 2021
Réalisateur : James Wan
Pays de production : U.S.A.

James Wan est un cinéaste malin. Après avoir redéfini le film de maison hantée avec The Conjuring et relancé la saga Fast & Furious, il aurait pu continuer à capitaliser sur des franchises bien huilées. Mais non. Avec Malignant, il balance toutes les règles par la fenêtre et livre un film qui oscille entre hommage sincère au Giallo italien et pure dinguerie horrifique des années 80. Le résultat ? Un cocktail aussi génial qu’absurde, bourré de moments de bravoure, de twists improbables et d’un final tellement over-the-top qu’il en devient instantanément culte.

 

Un scénario qui joue avec votre patience avant de tout exploser
L’histoire suit Madison (Annabelle Wallis), une femme qui commence à avoir des visions de meurtres atroces, qu’elle découvre être bien réels. Jusque-là, on pourrait croire à un thriller horrifique classique. Mais c’est James Wan aux commandes, donc évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Il étire son intrigue avec des allers-retours entre drame, enquête policière et frissons gothiques, tout en parsemant le tout d’indices tellement gros qu’ils pourraient être écrits au néon clignotant. Et pourtant, malgré quelques longueurs et un scénario qui aurait gagné à être plus opaque, Malignant tient en haleine. Parce que l’on sent que Wan prépare quelque chose… et quand la révélation arrive, c’est une explosion de folie pure qui ridiculise la plupart des films d’horreur actuels.

Un casting qui joue le jeu (et qui ne semble pas toujours comprendre où il est)
Annabelle Wallis porte le film sur ses épaules avec un sérieux presque suspect. Alors qu’autour d’elle tout vire progressivement au délire, elle reste dans une performance dramatique intense qui contraste délicieusement avec la surenchère générale. À ses côtés, Maddie Hasson et George Young font ce qu’ils peuvent pour donner un semblant de crédibilité à une enquête policière qui semble tout droit sortie d’un épisode cheap des années 90. Mais soyons honnêtes : le véritable héros du film, c’est son méchant. Une créature improbable, entre le grotesque et le génial, dont la gestuelle seule vaut le détour.


Une mise en scène entre pur génie et pure facilité
Visuellement, Malignant oscille entre l’excellence et la fainéantise. D’un côté, Wan se lâche avec des plans complètement fous : des éclairages rouges saturés à la Suspiria, des mouvements de caméra impossibles et une scène d’action hallucinante qui ferait rougir John Wick. De l’autre, on a aussi droit à des jumpscares prévisibles et quelques moments de pilotage automatique où le film ressemble à n’importe quel thriller horrifique générique. Mais une fois que Wan décide d’appuyer sur l’accélérateur, il ne freine plus, et c’est là que Malignant devient un pur régal.

Un film imparfait, excessif et totalement jouissif
Soyons clairs : Malignant n’est pas un film d’horreur classique. Il est volontairement absurde, parfois maladroit, souvent grotesque, mais c’est précisément ce qui le rend unique. James Wan aurait pu livrer un film sage et efficace, mais il a préféré se lancer dans une orgie de cinéma bis où chaque scène est un défi aux lois du bon goût. Tout le monde n’adhérera pas à cette approche, et ceux qui cherchent un film d’horreur sérieux et subtil risquent de repartir en hurlant. Mais pour ceux qui aiment le cinéma d’horreur qui ose, qui surprend et qui balance des séquences complètement dingues sans prévenir, Malignant est une expérience à ne pas rater. Un futur film culte ? Très probable. Un grand film ? Pas sûr. Un film qu’on oubliera ? Absolument pas.

TRÈS BON

Lake Mungo 80%

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.