Joueur – Solo
Editeur – Plaion
Développeur – Sonic team
PEGI 7
Testé sur PS5
J’ai adopté un petit hérisson bleu la semaine dernière. Au début il était heureux dans sa cage, puis il a voulu sortir voir le monde. Il s’est mis à courir sur les murs de plus en plus vite. Il avait visiblement besoin d’espace pour s’exprimer, que dis-je, se libèrer. Les obsèques auront lieu la semaine prochaine. Essayez de porter un maximum de bleu, c’est de bon ton.
C’est quoi ?
C’est une nouvelle génération de jeu Sonic en monde ouvert. On joue à la troisième personne sur différentes îles en glissant beaucoup sur des rails comme dans Tony Hawk sauf que les figures ne rapportent pas de point. Il faut trouver des clefs et looter pour avancer. On retrouve un peu de RPG dans l’évolution de notre hérisson bleu le plus fatigué du monde vidéoludique. Je vais rien dire sur le scénario, il sert de toute façon à rien.
C’est beau ?
Lors des premières annonces du jeu, j’ai cru voir un fan game de Sonic dans un univers graphique standard du Unreal Engine. Je vais prendre l’exemple de ces fans qui balancent des pokemon au style très cartoon dans des lieux très réalistes. La rencontre des deux styles est souvent foirée et c’est aussi le cas avec Sonic Frontier. La direction artistique est par conséquent quasi inexistante car l’univers est un immense patchwork dont les coutures lâchent au fur et à mesure de l’aventure. Dans Super Mario Odyssey, tout est dans le même ton et surtout le même style graphique, c’est cohérent. Sonic Frontier fait un choix étrange. Sur PS5 en mode 4k c’est regardable mais on préfèrera toujours le mode 60fps pour une meilleure lisibilité. Bref, c’est pas fou.
C’est une caméra ?
Ha la caméra ! Celle qui va essayer de suivre notre action. Ici ! Voilà, par là. Celle qui ne vous rendra jamais service quand vous en aurez le plus besoin. Celle qui sera beaucoup trop proche de l’action la plupart du temps. C’est l’un des nombreux points noirs du jeu.
C’est un monde ouvert ?
Pourquoi faire un monde ouvert quand on ne peut rien faire dedans ? Sur le papier c’est intéressant mais en pratique est-ce bien nécessaire ? Quand on regarde l’horizon… Oui on voit rien a cause du clipping. Le clipping c’est quand les éléments sur la carte apparaissent au dernier moment. Un comble pour un jeu où nous allons partout à grande vitesse. Pierres, ennemis… tout y passe. Mais revenons au monde ouvert ou plutôt aux différentes zones ouvertes proposées. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était nocif pour le rythme du jeu. Je m’explique: l’exploration n’est pas récompensée, les ennemis réapparaissent à chaque nouveau passage et les hit box sont aussi precises que l’écriture d’une rédaction avec un stylo sur une perche à selfy. Je cite une fois de plus Super Mario Odyssey (sorti en 2017) qui propose un système de monde en 3D avec plusieurs routes et un niveau de liberté d’action très élevé (les speedruns le prouvent). C’est une base linéaire certe mais on sait constamment où aller et quoi faire. Sonic Frontier est générique jusqu’à l’écœurerement. Les activités sont toujours les mêmes et on se lasse très vite.
Quelque chose à sauver ?
Les phases de runners 2D/3D viennent mettre un peu de fraîcheur à l’ensemble. C’est rapide, fluide et vraiment fun quand on recommence en prenant un maximum de ring. C’est malheureusement bien peu car même si j’ai cru compter une dizaine de niveaux, c’est surtout sur les îles que vous allez souf… Crapahuter. Pire, ces phases reprennent le style graphique de Sonic et sont beaux comme tout.
Mon avis
A vouloir trop en faire, on fait plus rien. C’est exactement comme ça que je pourrais qualifier le jeu. Le monde ouvert et ses activités sont generiques au possibles, les graphismes sont très moyen sauf dans les phases 2D/3D. On achève les joueurs avec une caméra pas au point du tout.
TRÈS MOYEN