Outward

INFO
2019 – PC/PS4/ONE
Genre – RPG
Joueur – Solo/Multi/Coop local
Développeur – Nine Dots Studio
Éditeur – Deep Silver
PEGI 12
Testé sur PC

Putain comment ça fait mal à l’oignon de ronquer sur de la caillasse, en plus j’ai gerbé toute la nuit. La population est trop étrange en ces contrés, elle parle pas. Autre chose, n’allez pas boire l’eau de mer hein. Ce bruit ? C’est mon ventre. Que me voulez-vous ? Que je parle de mon aventure ? heu… je… Ho la vache je viens de comprendre pourquoi la population est muette ! Allez-y, posez-moi une question.

Un scénario comme on en fait plus
Et c’est tant mieux ! Le matériau de départ est à la fois maigre et bancal. Une histoire de dette de sang qui vous tombe dessus parce que grand-mère n’a pas fait que du café. Vous aviez de quoi rembourser et hop on en parle plus, mais si ça se passe comme ça alors pas de jeu. Vous étiez sur un navire et forcément, il a fait naufrage, peut-être était-ce une croisière Costa, on ne saura jamais. Forcément vous avez perdu tout votre argent et résultat : you are in the caca. Aller, c’est parti pour l’aventure.

Outward des idées de génie
Des idées, il en a visiblement plu chez Nine Dots Studio. La gestion de l’alimentation, de la soif, du froid, de la fatigue, du poids de l’équipement. Le monde ouvert, les mob, le craft, le loot… Ca fait rêver hein ? Et bien tous vos rêves ne seront pas exaucés aujourd’hui. A chaque fois c’est pareil. On se dit que l’idée est bonne mais n’est pas aboutie. Ou pas assez. Ou va trop loin. Ou veut réinventer l’eau chaude. J’ai pour habitude de dire que le réalisme s’arrête là où ça devient vraiment relou pour les joueurs. Tomber malade à cause de ce qu’on mange est une bonne chose et nous apprends à gérer intelligemment nos ressources. Tomber malade en ayant bu une seule et unique fois de l’eau de mer, c’est chiant. Notre personnage à une diarrhée incroyable pour deux gorgées d’eau. Invraisemblable. Mention spéciale au génie qui s’est dit qu’une torche allumée n’était pas suffisante pour allumer un feu. Mesdames, messieurs, pour allumer un feu il vous faudra frotter du silex, même si vous avez déjà un truc enflammé sur vous. Et ce n’est qu’un exemple.

Et bonne année 2004 !
Joyeuseté qu’est la partie graphique d’Outward. On est à la pointe de la technologie d’il y a 15 ans. Allons-y franchement : les textures sont laides, les personnages inexpressifs, la syncro labiale à la ramasse. Les doublages sont gérés par Jean Michel Amoitié. Des fois, il vous faudra donc vous démerder avec la moitié du dialogue. Les menus sont aussi agréables qu’un concert de Cindy Sanders et aussi pratique qu’une pognette avec des gants de boxe. C’est vous dire comme j’ai aimé ce menu.

All by myself
Durant votre périple, après avoir fait caca derrière chaque bosquet de votre route, vous rencontrerez des PNJ. Enfin « des » est un mot à géométrie un peu trop variable. Disons, quelques-uns. Deux trois. Les villes et villages sont désespérément vides. L’avantage c’est qu’ils vous prendront moins la tête que votre grand tante Raymonde pendant le repas de Noël. Ils ont peu d’interactions et parlent peu. Je rigole mais je trouve ça franchement dommage. A mon sens, pour qu’un RPG prenne ses lettres de noblesse il doit être vivant. Le jeu se positionne face à de gros concurrents, le genre étant relativement prisé. Imaginez un The Witcher 3 sans ce monde qui fourmille, imaginez un Skyrim sans ces villageois avec qui tailler le bout de gras dans chaque bourgade… Dans Outward les interactions sont réduites à leur strict minimum. Autre style me direz-vous, ici nous sommes dans de la survie. Soit. Paragraphe suivant s’il vous plait.

Chacun sa route, chacun son chemin
Skyrim, The Witcher, Breath of the wild. Trois RPG au style différent. Trois franches réussites. Leur point commun : vous avez un but ultime, la quête de votre vie. Dans Outward, pas de quête épique, pas d’héroïsme. C’est un parti pris auquel je n’adhère pas. Même si le style se veut ultraréaliste, ce que je ne critique pas, cela ne devrait pas empêcher d’avoir un vrai but. Réparer les conneries de la grand-mère mérite d’être une quête annexe, pas de vous envoyer en exil. L’univers du jeu aurait pu se suffire à lui-même mais le manque d’interaction provoque l’inexistence du background et aucune alchimie ne se créé. On ne peut donc à aucun moment vraiment s’appuyer sur l’univers comme on pourrait s’accouder un dimanche matin sur le comptoir d’un bar PMU.

Sauvé par le gong
La musique est plutôt agréable et les idées sont, comme je le disais plus haut, nombreuses. Je ne doute pas de la bonne volonté du studio, de son envie de proposer quelque chose de complet, de réaliste, d’ambitieux. Mais j’ai plus l’impression d’avoir eu une bêta entre les mains qu’un jeu sorti à 40€. Le mode multi local est à souligner tant c’est devenu une denrée rare !

Des idées pas abouties, un gloubiboulga illisible, des PNJ inutiles… Outward c’est un peu comme un fraisier qui s’est cassé la gueule. Tout est là, mais éparpillé façon puzzle, à retravailler. Un joli gâchis.
GIFI/20

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