Nicky Larson et le parfum de Cupidon

Toi, oui toi qui lis ces lignes, as-tu connu l’ivresse d’un bol de céréales devant le Club Dorothée ? Cette période où les séries animées japonaises commençaient à se faire connaître dans l’hexagone. Dragon Ball (ma génération préférée), Dragon Ball Z (la génération qui a ruiné mes parents avec les produits dérivés), les Chevaliers du Zodiaque, l’Ecole des Champions, Sailor Moon (j’adorais Mercury), Nicky Larson ou encore Ramna 1/2. Une chiée de magazines spécialisés, les paninis et ces putains de figurines : une partie de ma culture aujourd’hui. Une culture dont je ne me cache jamais et constituant aussi malheureusement mon humour. Toi, petit lecteur qui veut connaître mon avis sur le film et qui au milieu de cette introduction a fait des recherches sur Google pour savoir « d’où sorte tous ces titres », cet avis ne sera pas objectif. Nicky Larson est le film d’une génération, celle des trentenaires. Une génération forte et… Aïe putain mon dos. Et où sont mes cachets pour la digestion ?

On va épargner l’historique
Inutile de faire un copier-coller de ce que l’on peut trouver sur l’univers de Nicky Larson pour poser la critique dans son contexte. Tout ce qu’il faut savoir, c’est que Nicky est un homme de l’ombre qui aime porter secours à tout ce qui peut être féminin. Il travaillait avec Toni, un ancien flic qui s’est malheureusement fait dessouder. C’est donc Laura qui va venir reconstituer le tandem avec Nicky. Les deux se déteste autant qu’ils peuvent se vanner. Leur relation sera donc le point central du manga, de la série animée et maintenant du film. Nicky est un flingueur de première classe et peut faire manger ses semelles à une dizaine de voyous avec badasserie et volupté au pied du lit. Cependant il a un point faible : il adore mater les donzelles dans la rue avec la lunette de son fusil sniper et collectionne les magazines érotiques comme un philatéliste les timbres. En 1987, ce genre de situation et l’humour qui en découlait faisait partie du paysage. En 2019, c’est plus compliqué et c’est pour quoi j’insiste autant sur le fait que le film s’adresse plus à une génération plutôt qu’une autre. Amour, flingues, coup bas et humour parfois en dessous de la ceinture seront donc au programme de cette adaptation live réalisé par Philippe Lacheau.

Un synopsis Lacheau patate
Nicky Larson doit retrouver le parfum de cupidon. Un parfum tellement puissant qu’il rend amoureux celui qui le respire. Le porter peut donc avoir des répercussions désastreuses et encore plus s’il tombe entre de mauvaises mains. Nicky et Laura vont devoir remonter la piste du parfum. C’est pas du Axe ! Celui-ci marche vraiment. Comme tout le monde s’en doute, l’histoire va vite partir en sucette. J’ai aimé ce scénario car il est purement et simplement assumé de bout en bout. Un merveilleux prétexte à enchaîner les conneries comme un ado les selfies. La majorité est cousu de fil blanc, comme dans la série animée. Parfois régressif, comme dans… Enfin bref, vous m’avez compris. C’est respecté.

Le tour du propriétaire
Je ne suis pas fan de « la bande à Fifi » mais alors du tout. Chaque sketchs me navrait et me faisait signer des pétitions pour le retour des Robins des Bois. C’est avec leur premier film, Baby-sitting, que j’ai bien apprécié l’humour car très certainement moins improvisé que sur un plateau télé. Je n’ai pas vu le second opus et Alibi.com m’a offert quelques tranches de rire. C’est donc avec une certaine crainte que j’attendais cette version de Nicky Larson. Ce fut une très agréable surprise en plus du casting :  Chantal Ladesou qui cabotine pour notre plus grand plaisir. Audrey Lamy ou encore Didier Bourdon vont se donner à fond pour nous faire rire. Beaucoup de guest-star et une bonne humeur communicative. Mon seul reproche côté casting va venir du personnage de Poncho qui n’a rien à voir avec la série et va faire office de boulet jusqu’à la fin du film. Un running gag qui fera mouche en de rare occasion et c’est dom… Ho putain le sèche cheveux je l’ai pas vu venir, oh le con !

Un duo gagnant
Le duo Philippe Lacheau et Elodie Fontan marche à merveille. J’y consacre carrément un paragraphe pour préciser plusieurs choses importantes. Dans un premier temps, ils sont en couple dans la vie et la complicité s’en voit amplifié dans le film. Deuxièmement, ils sont réellement fans de la série City Hunter/Nicky Larson et ça se voit dans chaque plan du film. Les nuances du personnage de Laura sont parfaitement interprétées par Elodie Fontan naviguant entre moment d’incertitude et envie d’émasculer Nicky. De son côté, Philippe Lacheau campe un Larson des plus crédible entre moment de grâce et moment de débilité profonde. On passe du sérieux au n’importe quoi comme dans la série.

Humour gras et répliques
Le point qui va diviser se trouve ici : l’humour. La série est connue pour son humour débridé ascendant cul. Énormément de double sens et d’allusions parsèment le long métrage. Nous avons droit à du vrai graveleux toutes les 10 minutes et il faut accepter les répliques du genre : « Beaux yeux, belles couilles » pour passer la douane du film. L’humour va aussi passer par la musique et je salue la performance de placer « Je t’aime » de Lara Fabian avec un naturel presque déconcertant. Le film joue sans arrêt avec notre nostalgie et ne pas connaître la série va être un manque monumental pour cerner les tenants et aboutissants. Comme déjà dit dans l’introduction, c’est à un public de trentenaires que s’adresse le film. Si la moindre paire de fesses (masculine comme féminine) vous dérange, passez votre chemin. Attention, l’humour n’est pas beauf non plus, c’est du Nicky Larson tout simplement. L’ADN de la série est incroyablement respecté.

Hardcore Henry ? Connais pas.
Avant de conclure, il me semble important de passer par la case mise en scène sans passer par la case départ et sans toucher 20 000 francs. Une des scènes du film va être en vue subjective. Un plan séquence impressionnant qui rappel Hardcore Henry pour les rares personnes qui ont vu ce film. Cette scène à elle seule prouve que Lacheau ne veux pas faire ronronner bêtement le film. Nicky Larson est film de passionné et non un film de commande. C’est pas Astérix aux jeux olympiques.

Nicky Larson et le parfum de cupidon est l’adaptation la plus fidèle de la série animée de mon enfance. Tous les ingrédients y sont et Lacheau prouve son amour pour la série. Réservé au trentenaires et fan de la série.

 

 

 

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