KINGDOM OF NIGHT

Il y a des villes qui n’existent que la nuit. Pas parce qu’elles disparaissent au lever du jour, mais parce qu’on n’ose pas y regarder trop longtemps. Miami, Arizona, par exemple. Une ville avec un nom de station balnéaire et le plan d’urbanisme d’un cauchemar. C’est là que vit John, adolescent sans qualité, passionné de metal et probablement trop poli pour survivre à l’invocation d’un démon majeur. Mais bon, c’est lui qu’on a. Faut faire avec.

Kingdom of Night

PLATEFORMES : PC

DÉVELOPPEUR : Black Seven Studios

ÉDITEUR : DANGEN Entertainment

DATE DE SORTIE : 2 décembre 2025

Un action-RPG en pixel art où l’on massacre des démons dans l’Arizona

Un jeu en 2D isométrique où l’on incarne un ado des années 80 confronté à une invasion démoniaque dans une ville américaine paumée. Kingdom of Night est un action-RPG rétro avec exploration libre, combats en temps réel, classes de personnage à choisir, sorts à débloquer, boss à massacrer, objets à looter et dialogues à options dans un monde semi-ouvert, en pixel-art dense et saturé. On clique, on tue, on parle, on recommence.

Une ambiance horreur rétro maîtrisée à coups de néons et de pentagrammes

La première chose qu’on remarque, c’est l’ambiance. Pas celle vendue sous cellophane en série Netflix, non : ici, l’Amérique des années 80 est sale, poisseuse, peuplée de cultistes en joggings et de démons affamés. Le pixel-art, même un peu chargé, regorge de détails absurdes et de moquettes qu’on croirait humides. On sent le vieux plastique, la poussière dans la lumière rose, l’odeur d’un magnétoscope en train de surchauffer.

Exploration libre et progression non linéaire dans une ville en ruines

Le jeu est généreux : plusieurs classes, des tonnes de zones à explorer dans l’ordre qu’on veut, une ville à fouiller de fond en comble. L’exploration est parfois floue, mais jamais fade. On trouve des choses bizarres en passant par des raccourcis qu’on croyait fermés. On accepte une quête sans vraiment comprendre. Et d’un coup, au détour d’une ruelle, on tombe sur un boss qu’on ne devrait pas encore affronter, mais qu’on tente quand même. Par orgueil. Ou par erreur.

Un système de combat nerveux, imparfait mais attachant

Côté combat, c’est du hack & slash minimaliste : on vise, on frappe, on esquive. Le tout est fluide, parfois imprécis, souvent bordélique. Certaines classes sont plus souples que d’autres — l’occultiste fait le café, le paladin prend les claques — mais toutes permettent de foncer tête baissée dans les ténèbres avec un certain panache. Pas besoin de se prendre pour un stratège, ici on avance à l’instinct, comme dans un vieux rêve.

Scénario pulp et références occultes assumées

L’histoire, elle, est simple comme un poster de Slayer. On vous a enlevé la fille que vous aimez. Un culte veut invoquer Baphomet. Le reste, c’est de la sueur, des hurlements, des pentagrammes et quelques répliques qui sonnent comme si elles avaient été écrites sur un cahier à spirale pendant un cours de maths. Et c’est bien. Parce que Kingdom of Night ne cherche pas à faire le malin. Il veut juste vous faire croire, pendant quelques heures, que les démons existent vraiment, et qu’on peut encore les vaincre à la force du poignet.

Alors non, ce n’est pas toujours fluide. Le jeu a ses angles morts, ses bugs, ses pics de difficulté absurdes et sa carte un peu paresseuse. Mais il a quelque chose que les autres n’ont plus : l’envie d’être cru. L’envie de rejouer cette nuit-là, encore une fois, comme si on allait réussir à la sauver.


MON AVIS
En quittant le jeu, j’ai mis une vieille cassette dans un walkman qui ne marche plus. Juste pour voir si quelque chose allait se passer. On ne sait jamais. Parfois, dans le désert, il suffit d’un riff mal accordé pour rouvrir les enfers.

BIEN

Points forts

  • Une ambiance rétro démoniaque qui sent le soufre
  • Exploration libre, sans flèche qui clignote
  • Sincérité totale dans le ton, l’univers, les dialogues

Points faibles

  • Progression pas toujours claire, surtout au début
  • Quelques bugs, pics de difficulté injustes

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