Certains jeux débarquent comme un feu d’artifice, claquant et bruyant, puis retombent en pluie tiède sur votre backlog. D’autres s’installent comme une couverture un peu usée, celle qui sent le linge propre et les souvenirs. Dear me, I was…fait partie de ceux-là. Il ne se montre pas, il se glisse doucement. Et une fois installé, il ne bouge plus, comme s’il savait qu’il est exactement à sa place.
Plateformes : SWITCH 2
Développeur : Arc System Works
Éditeur : Arc System Works
Sortie : 31 juillet 2025

Ici, tout est aquarelle et douceur. Des visages dessinés comme au pinceau, des gestes capturés avec cette rotoscopie presque imperceptible qui donne vie sans jamais trahir le dessin. On se surprend à ralentir, à observer comment une ombre tombe sur une joue ou comment un arbre tremble dans la lumière. C’est un jeu qui donne envie de respirer plus lentement.

On n’y joue pas vraiment, au sens habituel du terme. On touche, on effleure, on choisit parfois, mais le plus souvent, on se laisse porter. Ce n’est pas une aventure qu’on « fait », c’est un moment qu’on habite. Un peu comme ces après-midi pluvieux où l’on se rend compte que tout ce qu’on a fait, c’est regarder la pluie tomber — et que c’était exactement ce dont on avait besoin.
Neuf chapitres, quelques souvenirs : un repas partagé, un geste tendre, un départ silencieux. Rien d’explosif, tout d’important. Ça ne dure pas longtemps : quarante minutes, peut-être une heure. Le temps de boire un bon thé, calé au fond du canapé, pendant qu’un rayon de soleil insolent tente de se faufiler par la fenêtre.
Certains diront que c’est trop court. Que ça pourrait aller plus loin. Mais peut-être que la magie est là : partir avant qu’on ait envie de ranger la couverture. Dear me, I was… ne veut pas remplir votre emploi du temps, il veut juste y laisser une petite tache chaude. Et c’est rare, les jeux qui savent faire ça.
MON AVIS
On referme Dear me, I was… comme on replie un plaid sur le dossier d’un fauteuil. Avec un sourire un peu triste. Pas parce qu’on s’ennuyait, mais parce qu’on sait que ça ne reviendra pas. Et peut-être que c’est ça, au fond, le plus beau : un jeu qui vous rappelle que certains instants n’ont pas besoin d’être rallongés pour valoir la peine d’être vécus.
TRÈS BIEN
Points forts
- Une direction artistique somptueuse et apaisante.
- Un récit universel, qui parle sans mots.
- Un moment court mais sincère
Points faibles
- Une interactivité quasi-symbolique.
- Une durée de vie minuscule
- On reste sur sa faim mais c'est pas si grave
