ACE ATTORNEY INVESTIGATIONS COLLECTION

Ce qui aurait pu n’être qu’un spin-off de plus destiné à combler les trous dans le planning vient en réalité foutre un bon coup de pied dans la fourmilière et cherche à secouer une licence qui commençait à sentir la naphtaline côté gameplay. Toujours centrée sur ses avocats stars aux costumes impeccables, où les enquêtes ne servaient qu’à prétexter de grands discours et des séances de contre-interrogatoire théâtrales, la saga Ace Attorney voit sa formule complètement chamboulée avec les deux jeux Investigations. Cette fois-ci, on met de côté les procès rocambolesques pour enfiler la cravate bien serrée de Benjamin Hunter, l’ancien rival de Phoenix Wright devenu ici le héros malgré lui.

Adieu les tribunaux et leurs objections dramatiques. Ici, place aux enquêtes interminables où il faut ramasser des indices comme un agent de la voirie et tenter de les assembler pour en faire des vérités (ou, au mieux, des pistes à moitié plausibles). L’emballage reste très proche des autres jeux de la licence, mais les interrogatoires de suspects, qui se déroulent comme des mini-procès, n’apportent pas vraiment de révolution. Néanmoins, pour les fans qui kiffent particulièrement l’aspect enquête, c’est du pain béni : ici, on peut s’amuser à jouer au détective privé sans devoir écouter de juges séniles divaguer sur les lois absurdes de leur tribunal fictif.

Le vrai bonus ? On joue directement notre procureur favori à la troisième personne, qui se balade sur les scènes de crime avec un air pincé pour examiner les indices, histoire de remplacer l’éternel curseur à l’ancienne. Finies les réactions caricaturales des personnages au moindre petit clic, ici c’est vous qui devenez enquêteur, en mode solo, loin des joyeuses bandes d’avocats excentriques de la série principale. En bref, Investigations réussit à donner un coup de frais à la licence, tout en permettant aux fans de l’enquête de se régaler… sans pour autant réinventer la roue.

Les Ace Attorney Investigations nous prouvent qu’un procureur peut être sérieux sans oublier de s’entourer de témoins plus farfelus les uns que les autres. Heureusement que les blagues débiles sont là, sinon on s’ennuierait presque à chercher la vérité et la justice ! Côté intrigues, c’est du Ace Attorney classique : du bon, du moins bon, mais toujours avec des twists dignes de séries B. Les graphismes ont été refaits (merci Tatsuro Iwamoto), mais le mode pixel art rétro a plus de charme, avouons-le.

Le vrai scoop ? Enfin une VF ! Finies les migraines d’anglais, Capcom s’est sorti les doigts et a pondu une traduction française impeccable, meilleure que la version anglaise.

Entre les nouveaux visuels et le mode pixel art vintage, c’est comme retrouver un vieux pote. On perd le stylet de la DS, mais qui s’en soucie ? L’écriture est toujours aussi solide et les twists sont là. Bref, c’est du bon vieux Ace Attorney, avec juste assez de nouveauté pour qu’on replonge sans râler.

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