SPIRIT OF THE NORTH 2

La neige, le silence, et un renard qui cherche l’équilibre.

Il y a des jeux qu’on traverse comme une autoroute. Ligne droite, objectifs clairs, explosion de couleurs, score à battre. Et puis il y a Spirit of the North 2, qui vous tend la main pour une balade en forêt.

Informations du Jeu

Plateformes : PS5

Développeur : Infuse Studio

Éditeur : Silver Lining Interactive, Merge Games

Sortie : 8 mail 2025

Pas pour aller quelque part. Juste pour marcher. Sentir l’odeur des pins. Regarder le vent dans les feuillages. Écouter le silence.

Et parfois, en plein milieu de ce silence, un souvenir vous frôle.

On y joue encore un renard. Le même, ou un autre, peu importe : ici, les noms n’ont pas d’importance. Accompagné d’un corbeau, on explore un monde gelé, nordique, suspendu entre le passé et l’oubli. Six régions ouvertes, autant de fragments d’un monde brisé. Chaque paysage est une carte postale froissée. Forêts recroquevillées, falaises au bord de la chute, temples en ruine. Et partout, des traces de ce qui fut, sans jamais en dire trop.

Le jeu ne vous prend pas par la main. Il vous lâche dans l’immensité et vous dit : « débrouille-toi ». C’est beau. C’est déroutant. Et parfois, oui, c’est vide. Mais c’est un vide qui respire, pas un oubli de game design. Un vide qui laisse place au regard, à l’interprétation. À la solitude.

Le duo fonctionne à merveille. Le corbeau, volant au-dessus de votre tête, vous signale les secrets. Il vous aide à franchir des gouffres, à voir au-delà des apparences. Le renard, lui, bondit, glisse, se faufile. Plus on avance, plus il débloque de pouvoirs grâce à des runes : dash, double saut, vision spirituelle… Des outils qui ne servent pas à dominer, mais à mieux comprendre. Mieux ressentir.

Il n’y a pas de combats. Les “boss”, ce sont des gardiens corrompus qu’on purifie à coup de patience, d’observation et de lumière. Rien n’est violent. Tout est doux, même l’urgence.

l n’y a pas un seul dialogue. Pas une ligne de texte. L’histoire se lit dans les pierres, dans les fresques, dans les ruines. C’est un conte muet. Et comme tous les contes, il parle de choses simples et tristes : la fin d’un monde, la disparition des êtres chers, la tentative de réparer.

Mais derrière cette lenteur volontaire, certains risquent de décrocher. Le jeu ne vous relance pas toutes les cinq minutes. Il ne vous récompense pas avec des feux d’artifice. Il vous regarde simplement, en silence, et attend que vous fassiez un pas.

La direction artistique est somptueuse. Les paysages ont cette grâce naturelle qu’aucune surenchère graphique ne saurait imiter. Malheureusement, quelques accrocs techniques ternissent l’ensemble : animations rigides, textures inégales, pop-in gênant, carte inutile… On sent l’envie de bien faire, mais aussi les limites d’un studio indépendant.

Et pourtant, malgré ces défauts, on continue d’avancer. Parce que quelque chose nous appelle. Une fresque qu’on n’a pas encore vue. Un sommet à atteindre. Une âme à libérer.

MON AVIS

Spirit of the North 2 n’est pas un jeu pour tous les joueurs. Ce n’est même pas un jeu pour tous les moments. Il faut avoir envie de se taire. D’écouter. De marcher sans savoir où l’on va. Et peut-être, au détour d’un temple effondré ou d’un souffle de vent, sentir quelque chose d’inexplicable. Une émotion sans nom. Une mémoire oubliée.

Alors oui, parfois c’est bancal. Mais c’est un bancal honnête. Et c’est déjà beaucoup.

BIEN +

Critique

Points forts

  • Une ambiance contemplative rare, sincère
  • La narration environnementale
  • Le duo renard/corbeau, élégant et fluide

Points faibles

  • La caméra qui foire encore beaucoup
  • Un monde un peu trop vide
  • Une carte mal pensée, et des retours arrière inutiles

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