LES CHEVALIERS DE BAPHOMET: REFORGED

INFO

2024 – PS5 
Joueur – Solo
EditeurBam! Entertainment
DéveloppeurRevolution Software
PEGI 12
Testé sur PS5

Les jeux cultes, c’est un peu comme une vieille boîte de chocolats oubliée au fond du placard : on aime l’idée de la retrouver, mais parfois, le goût est devenu… douteux. Avec Les Chevaliers de Baphomet Reforged, Revolution Software nous propose de revisiter l’un des monuments du point and click, une aventure qui a marqué les années 90 et notre adolescence. Problème ? Cette version « remasterisée » a autant de nouveautés qu’une rediffusion de film du dimanche soir.

Un coup de peinture, mais pas de rénovation
Commençons par le fameux lifting. Les graphismes ont été polis, les décors légèrement embellis, et on peut alterner à tout moment entre les visuels remasterisés et ceux de l’époque. Une idée sympa sur le papier, mais qui finit par souligner un problème : les graphismes originaux ont un charme rétro qui tient encore la route, tandis que les remasterisés donnent souvent l’impression qu’un filtre Instagram mal calibré a été appliqué. Les personnages, eux, restent aussi raides que des mannequins de vitrine, et les animations datées n’aident pas à les rendre plus vivants. On oscille donc entre deux mondes : l’un vieillot mais authentique, l’autre vaguement modernisé mais sans âme.

Gameplay : vieux mécanismes, mêmes frustrations
Côté gameplay, rien n’a changé, et c’est bien là le problème. Si les mécaniques du point and click étaient révolutionnaires il y a trente ans, elles commencent sérieusement à grincer aujourd’hui. Les énigmes reposent toujours sur cette logique étrange propre aux années 90, où vous devez parfois combiner une chèvre avec un trombone pour avancer. Pas d’indices modernisés, pas d’ajustement pour rendre le tout un peu plus accessible ou fluide. C’est brut, c’est rigide, et ça demande une patience d’archéologue. Mais au moins, les fans de casse-têtes obscurs seront servis.

Un voyage nostalgique, mais sans surprises
L’histoire, heureusement, reste le point fort du jeu. George Stobbart, ce touriste américain aussi attachant que maladroit, et Nico Collard, la journaliste française pleine de caractère, sont toujours aussi plaisants à suivre. Leur aventure, mêlant conspirations millénaires et humour pince-sans-rire, tient encore la route. Mais là encore, aucune nouveauté à l’horizon : pas de contenu additionnel, pas de scènes coupées réintégrées, rien qui vienne enrichir l’expérience pour ceux qui ont déjà retourné l’original dans tous les sens.

Le paradoxe du remaster
Le vrai problème de Les Chevaliers de Baphomet Reforged, c’est qu’il semble fait pour personne. Les nouveaux joueurs risquent de trouver le gameplay archaïque et les dialogues trop verbeux. Quant aux fans de la première heure, ils auront l’impression d’être devant une photo de classe où seul le cadre a changé. L’alternance entre graphismes originaux et remasterisés pourrait être un argument fort, mais elle met surtout en lumière que ce remaster manque cruellement d’ambition.

Verdict : une aventure qui aurait mérité mieux
Les Chevaliers de Baphomet Reforged n’est pas un mauvais jeu. Il reste une pierre angulaire du genre, une histoire pleine de charme et d’humour noir. Mais en tant que remaster, il échoue à offrir ce souffle nouveau qu’on attendait. C’est un peu comme si on avait pris un grand classique et qu’on s’était contenté de lui passer un coup de chiffon, sans se demander comment le rendre plus excitant pour le public d’aujourd’hui. En clair : sympa pour la nostalgie, mais pas inoubliable.

LA NOTE
Si vous l’avez déjà fini à l’époque, ce « Reforged » n’aura rien à vous apprendre… sauf que le temps n’épargne personne, pas même les grands jeux. MOYEN

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