On ne sait jamais vraiment pourquoi on devient architecte hôtelier. Certains suivent une vocation née d’un séjour marquant dans un palace doré. D’autres veulent simplement caser quelque part leur passion maladive pour les papiers peints à motifs géométriques. Et puis il y a ceux — comme moi — qui, après avoir perdu un pari contre un lama particulièrement retors dans une taverne de Gothenburg, se retrouvent soudainement propulsés à la tête d’un hôtel en ruine, armés d’un rouleau de moquette bon marché, d’un tournevis rouillé et d’un optimisme à toute épreuve.

Plateformes : PC
Développeur : Pathos Interactive
Éditeur : Wired Production
Sortie : 20 mai 2025
C’est dans cet état d’esprit que j’ai lancé Hotel Architect, jeu de gestion en accès anticipé qui vous propose de transformer un tas de briques en véritable temple de l’hospitalité. Avec pour seul filet de sécurité : votre sens de l’organisation et une bande de clients aux exigences parfois plus farfelues qu’une convention de cosplay de tapir.

Les amateurs de jeux de gestion savent combien il est grisant de bâtir un empire en partant de rien. Avec Hotel Architect, Pathos Interactive nous propose de délaisser les villes tentaculaires ou les fermes bucoliques pour se concentrer sur un univers à taille humaine : celui des hôtels. L’idée est simple, le terrain de jeu réjouissant : vous voilà propulsé à la tête d’un établissement qu’il faudra concevoir, équiper, gérer et faire prospérer, tout en jonglant avec les attentes d’une clientèle capricieuse et le quotidien d’un personnel pas toujours fiable.
Depuis son arrivée en accès anticipé sur Steam le 20 mai 2025, Hotel Architect a su trouver son public. La formule séduit autant par sa simplicité d’approche que par son potentiel créatif. On choisit l’une des quatre destinations proposées — de Paris à Santorin — et l’on se lance, bloc après bloc, dans l’édification d’un hôtel de rêve. Chaque décision compte : la taille des chambres, l’agencement des espaces communs, le choix du mobilier, la gestion des stocks… et bien entendu, la satisfaction des clients, mesurée par un système d’étoiles.


Le jeu affiche une personnalité visuelle charmante, avec ses petits personnages sans jambes qui s’agitent dans tous les sens, et son ambiance sonore feutrée qui accompagne agréablement les longues sessions de jeu. On se surprend à peaufiner l’éclairage d’un hall ou à repositionner les fauteuils d’un salon pour optimiser la circulation, oubliant presque que derrière cette façade cosy se cache une mécanique de gestion plus retorse qu’elle n’en a l’air.
Les développeurs jouent la carte de la transparence : la roadmap est publique et promet de belles évolutions, avec notamment de nouvelles destinations, des événements aléatoires, ou encore des outils de personnalisation plus poussés. La communauté est d’ailleurs très active, et les mises à jour suivent un rythme soutenu, preuve que les retours des joueurs sont pris en compte.
Ça vaut quoi cette version anticipée ?
Tout n’est pas parfait pour autant. L’interface, si elle reste globalement lisible, manque encore d’outils de confort : pas de fonction d’annulation, impossibilité de copier rapidement une pièce, ergonomie parfois perfectible sur les grands projets. La gestion logistique, bien que réaliste, peut vite devenir répétitive, surtout lorsque les critiques des clients semblent parfois arbitraires. Et si le contenu de base est honnête pour une early access, on atteint vite une certaine forme de redondance, chaque scénario reposant sur des mécaniques identiques.
Hotel Architect pose donc les bases d’une expérience de gestion à la fois accessible et attachante. On y vient pour construire un petit cocon d’hospitalité, on y reste pour tenter d’en faire un palace cinq étoiles, même si le chemin est encore semé de quelques embûches. Une early access recommandable, surtout si l’on accepte de jouer un rôle actif dans son évolution. À suivre de près.
PROMETTEUR
Points forts
- + Construction intuitive et plaisante
- + Direction artistique chaleureuse
- + Communication exemplaire des développeurs
Points faibles
- - Interface encore trop sommaire
- - Gestion logistique un brin laborieuse
- - Rejouabilité limitée en l’état
Test effectué sur :
PC (Steam)