J’ai tellement reçu de version remasterisé cette année que je ne sais plus faire d’introduction sur le sujet. En plus, l’arrivée de la PlayStation 5 pro avec tous ces « Optimisé pour PS5 Pro » me rendent dingue et extrêmement perplexe. Des jeux plus beaux, c’est bien. Des jeux avec plus de fond ? Je n’en suis pas convaincu. Ce remaster de Horizon premier du nom va coller des feuilles d’or sur une coquille bien vide. Concernant sa version Lego, l’expérience n’en sera pas forcément meilleure.
Tant qu’il y aura des remaster
L’open world de Horizon Zero Dawn, c’est un peu comme un super gâteau d’anniversaire en vitrine : il est magnifique, il donne envie, mais dès qu’on croque dedans, on réalise qu’il est en carton. Visuellement, le jeu est époustouflant, chaque montagne, vallée ou forêt étant prête à être encadrée pour décorer votre salon. Mais une fois qu’on essaie d’interagir avec ce décor de rêve, on se rend vite compte qu’il n’y a rien d’autre à faire que courir, ramasser des plantes et admirer la vue. Explorer ? Pourquoi pas, mais préparez-vous à récolter des ressources génériques comme des brindilles ou du métal rouillé, parce que le jeu ne semble pas croire aux vraies récompenses. Un trésor caché ? Une arme secrète ? Même pas un pauvre PNJ perdu avec une anecdote rigolote.
Les villages ? Ils sont peuplés de PNJ figés qui semblent sortir tout droit d’une photo de classe ratée. Pas d’interactions, pas d’imprévu, juste des quêtes qui vous envoient systématiquement tuer un robot à l’autre bout de la carte. Quant au décor, il est aussi interactif qu’un fond vert de studio : vous pouvez le regarder, mais toucher ou vous amuser avec ? Jamais. Pas de mystères à résoudre, pas de grottes secrètes qui débouchent sur des découvertes incroyables. Si vous sortez des sentiers battus, le seul frisson sera celui de réaliser que vous avez perdu votre temps.
Au final, le monde d’Horizon Zero Dawn est une immense carte de randonnée qui vous promet monts et merveilles, mais qui ne vous donne rien à part un joli diaporama. Beau, mais creux. Vous finissez par vous demander si ce n’était pas mieux de simplement rester sur les routes principales.
Comment résumer se remaster en une phrase ? C’est le premier avec les graphismes du second. C’est beau, pour ne pas dire magnifique mais c’est à peu près tout. Faune et herbes plus denses. Pas mal d’animations de PNJ ont mis à jour. Les effets de lumière sont bien meilleurs. Pour le coup de polish, du tout bon. Manette en main, c’est extrêmement fluide et agréable à jouer.
Tant qu’il y aura des briques
LEGO Horizon Adventures, c’est un peu comme assembler un set LEGO incomplet trouvé au grenier. On commence avec enthousiasme, on apprécie la nostalgie et les couleurs, puis on réalise qu’il manque la moitié des pièces et qu’on va devoir improviser. Le jeu, malgré son titre clinquant, n’a rien d’une aventure épique. Pas de monde ouvert, pas de grandes quêtes : ici, tout se passe dans le village du Cœur-de-la-Mère, une sorte de camping trois étoiles post-apocalyptique. Vous y construisez des bâtiments pour débloquer… Eh bien, des missions qui consistent surtout à éclater des robots et ramasser des tenons (la monnaie locale en plastique). On est loin d’un Eldorado de gameplay.
La progression est simple : terminez des mini-niveaux linéaires, récupérez des briques dorées, et utilisez-les pour rebâtir le village. C’est mignon au début, mais rapidement, on comprend que le véritable but du jeu, ce n’est pas de sauver le monde, c’est de transformer votre héros en mascotte de fast-food avec un costume de hot-dog. Et ça, c’est avant même de mentionner les clins d’œil à d’autres franchises LEGO comme NINJAGO et Lego City. Apparemment, l’univers d’Horizon Zero Dawn avait besoin d’un peu plus de kung-fu et de spandex pour attirer l’attention. C’est souvent hors sujet pour ne pas dire tout le temps.
Le problème, c’est qu’une fois la campagne terminée (et elle ne vous retiendra pas longtemps), le jeu se transforme en une boucle monotone. Les expéditions, grandes chasses et défis du panneau communautaire ne sont qu’un prétexte pour vous renvoyer encore et encore dans les quatre mêmes environnements. On vous demande de compléter des missions absurdes, comme enfiler une tenue ridicule ou appuyer sur un décor que vous avez acheté. Oui, appuyer. Vous êtes un héros, après tout.
Tout ça serait presque agaçant si ce n’était pas présenté avec un tel humour LEGO. Le jeu ne se prend jamais au sérieux, et il ne veut pas que vous le fassiez non plus. Les costumes absurdes, les décorations inutiles, les clins d’œil aux sets LEGO cultes : tout est là pour que vous rigoliez, même si c’est surtout à vos propres dépens. Au final, on se surprend à sourire en transformant un village post-apocalyptique en foire aux saucisses et en ninja, tout en se demandant ce qu’on est en train de faire de sa vie.
Alors, est-ce que LEGO Horizon Adventures est un bon jeu ? Pas vraiment. Mais est-ce qu’il est amusant, au moins pour quelques heures ? Probablement. Si vous aimez personnaliser des héros en culotte, décorer un village avec des bouts de plastique, et refaire les mêmes missions jusqu’à en perdre la tête, ce jeu est pour vous. Sinon, gardez vos tenons et allez construire un vrai set LEGO ou jouer aux vrai jeux lego et la liste est longue : Lego City Undercover, Lego Harry Potter ou encore l’excellent Lego Star Wars la saga Skywalker.
C’est sûrement le plus beau jeux Lego jamais sorti. C’est extrêmement beau, fluide et agréable à l’oeil. L’effet plastique des briques est incroyable. Techniquement, comme sur le jeu original on est sur du sans fautes.
Double conclusion
LEGO Horizon Adventures et Horizon Zero Dawn Remastered, bien qu’appartenant à des genres radicalement différents, partagent un point commun frappant : des graphismes magnifiques mais au service de mondes étrangement vides et désuets. Dans les deux cas, le visuel est sans conteste le clou du spectacle. LEGO Horizon Adventures nous offre des environnements tout en briques, pleins de détails charmants et de couleurs vibrantes, tandis qu’Horizon Zero Dawn Remastered, grâce à ses textures revisitées et à ses effets de lumière spectaculaires, magnifie un monde post-apocalyptique déjà impressionnant dans sa version originale. Mais au-delà de cette splendeur graphique, une fois l’effet « wow » passé, ces deux jeux trahissent une faiblesse commune : des univers qui manquent cruellement de vie et d’âme. Dans LEGO Horizon Adventures, le monde est une série de décors statiques, un théâtre où l’interaction se limite au strict nécessaire, souvent réduit à ramasser des tenons et accomplir des tâches mécaniques. Horizon Zero Dawn Remastered, malgré son ambition de nous plonger dans un futur dévasté mais sublime, tombe dans le même piège : ses vastes paysages ne sont que des toiles de fond où l’exploration ne mène qu’à des ressources banales ou des fragments d’histoire oubliables. Les deux jeux échouent à donner une véritable raison de s’immerger dans leurs mondes autrement que pour admirer leur beauté. Ce sont des mondes superbes, mais ils semblent avoir oublié d’être vivants, dynamiques, ou simplement intéressants à explorer. Finalement, LEGO Horizon Adventures et Horizon Zero Dawn Remastered incarnent la triste réalité d’un certain type de jeux vidéo : quand tout est misé sur l’apparence, l’illusion de richesse s’effondre dès qu’on gratte un peu la surface.
Les deux jeux brillent par leurs graphismes superbes, mais leurs mondes sont vides et peu interactifs. Leur exploration, souvent répétitive et sans récompense, laisse une impression de décor sans âme.
MOYEN BEAU(F)