Joueur – Solo
Editeur – PlayStation Studio
Développeur – Guérilla
PEGI 16
Testé sur PS5
Quand je change trop souvent d’avis sur un jeu c’est que c’est le bordel dans ma tête. Forbidden West a réussi l’exploit de me fasciner et me dégoûter en même temps. Peut-on aimer un jeu autant qu’on le déteste ? Comment avoir un jugement objectif quand celui ci ne se compose que de subjectivité ? Un monde ouvert aussi beau soit-il peut-t-il continuer à être aussi rigide ? Dans quel étagère j’ai rangé le sel ? Le poivre aura-t-il raison du beurre dans ma sauce ? Pourquoi cette introduction n’a aucun sens ? J’ai brûlé mon plat.
À l’ouest rien de nouveau
On prend Aloy et en recommence dans cette suite qui va se dérouler 6 mois après les événements du premier opus. Même pour ceux qui n’ont pas fait le premier paru sur PS4, difficile de ne pas comprendre les enjeux tellement le rappel compte tout vous faire comprendre en 5 mins. Ajoutons à cela une introduction interminable avant de voir enfin apparaître le titre du jeu. Quand je dis interminable, c’est deux bonnes heures en prenant moyennement son temps. Pour les panoramas, il va falloir attendre.
Allons souffler là-haut vers la colline
Pour ceux qui pensent que c’est une faute de frappe, j’ai bien écrit « souffler ». Une fois l’introduction terminée on peut enfin batifoler dans le monde ouvert que nous offre Forbidden West. Je vais être franc, je l’ai trouvé magnifique mais creux. Quand on est 2022 et que l’on peut même pas couper un arbre ou enflammer quelques herbes c’est impardonnable. Crysis en 2007 le faisait déjà. Far Cry 3 en 2012 aussi et avec les effets du vent et de la propagation. On peut siter Breath of the wild, Just cause 3 et 4… La liste est longue. Forbidden West est très beau mais pas organique du tout. Casser des pierres et des murs de manière scriptés ne le rend pas plus intéressant : il est rigide. Une rigidité dont Guerilla nous a habitué avec les KillZone. En soit c’est pas bien grave quand on le sait. Néanmoins, il faut arrêter de comparer Forbidden West à Breath the wild, c’est ridicule.
Qui à vu le loot ?
Escalader pour du loot et profiter du panorama sera le programme. L’exploitation n’est pas gratifiante même quand il s’agit de babioles que l’on revendra plus tard. Cueillir des fleurs pour se guérir c’est pas nouveau et ramasser des pierres non plus. Et non quand on fait de la cueillette c’est pas organique, c’est looter, nuance.
Prunes mécaniques
Quand l’ennui pointe, on poutre quelques mécas extrêmement bien modélisés et animés. On les scans, note les points faibles et on fonce. Une roulade en esquive et c’est plié. En 2013 Lara croft avait plus de mouvements avec l’arbre de compétence pas plein. L’occasion de parler de celui de FW qui est assez triste. Les combats contre les humains sont toujours aussi mauvais. Bref, c’est pas l’euphorie. Un mot sur la paravoile qui est directement copiée de Breath of wild. C’est pas bien de copier sauf quand c’est une bonne inspiration : ça fonctionne et c’est agréable de descendre la montagne la tignasse au vent.
Photo ?
Voici des photo prises avec le mode photo y a pas photo c’est beau. Celle du haut et celle du bas.
Et l’histoire ?
Quand d’entrée de jeu on parle d’état d’urgence c’est pas pour compter fleurette au cuisinier du coin en lui tuant deux cochons sauvages. Si urgence il y a, ajoutez des quêtes secondaires en conséquences ? Non ? Je suis resté mort de rire face à un homme habillé en poisson voulant se battre contre Aloy. La scène est un cliché à faire vomir le Wild Wild West de Will Smith. De la fierté de cours d’école et beaucoup de dialogues inutiles ne m’ont clairement pas embarqué dans l’univers. C’est dommage car il y a du potentiel. Je trouve personnellement que le jeu se prends beaucoup trop au sérieux.
L’ambiance ?
Un peu comme dans mon test de Days Gone , je suis descendu de ma monture pour profiter de l’ambiance des différents lieux. Elle est incroyable. Il m’arrivait souvent d’avancer le temps pour visiter en nocturne et c’était une apothéose. Le reflet de la lune dans l’eau, les horizons parsemés des lumières des villages : incroyable. Puis tout est gâché par un méca un peu concon qui veux combler une fringale.
Bon ou mauvais ?
Il est impossible de prendre à défaut F.W. ( vous l’avez lu en entier )sur son univers et ses graphismes. Impossible de critiquer les thèmes musicaux sublimes. Impossible de critiquer l’ambiance des sorties nocturnes. Le travail est titanesque et il faut le respecter. Cependant, il n’aurait pas été plus pertinent de rendre une copie moins esthétique au profit de quelque chose de plus organique ? La réponse est surtout dans votre manière d’aborder un monde ouvert. The Witcher 3 mise tout sur son scénario dans un monde enchanteur. Breath of wild aborde les quatres éléments dans un monde que l’on apprivoise. Ces jeux ne misent pas sur leurs graphismes. Quand on sait ça, Forbidden West est très bon : un monde ouvert magnifique et rigide avec des méca à renvoyer à la case avec des combats dynamiques mais pas révolutionnaires.
BON