Genre – Survival-horror
Joueurs – Solo/Multijoueur
Développeur – Capcom
Editeur – Capcom
PEGI 18
Testé sur PC
Mais c’est quoi cette tronche ? J’ai mal dormi en plus. Il est vrai que la position assise n’est pas des plus confortable pour apprécier les bras de Morphée. Je me souviens d’un lance roquette, d’un lance flamme et surtout d’un homme avec une coiffure improbable. C’était horrible, comment peut-on avoir une coupe de cheveux aussi horrible. Je saisi alors mon bouquin qui va m’aider à interpréter ce mauvais rêve. Le lance roquette annonce une explosion et le lance flamme la présence de feu dans ma vie. En revanche, impossible d’avoir une interprétation de cet homme aux cheveux étranges. Alors que je m’apprêtais à lancer toute cette réflexion Freudienne par la fenêtre, je croise le regard d’un boitier de jeu envoyé par un éditeur. Je lève les yeux au ciel et joins mes deux mains en reconnaissant la chance que j’ai. C’est Resident Evil 3, le remake. Tout me revient enfin avec une seule phrase récurrente en tête : le coiffeur de Carlos (alors je vous arrête tout de suite, ce n’est ni le chanteur ni le terroriste) est-il mort ? Oui, son prénom m’est revenu.
Il était une fois avant les évènements de Resident Evil 2
Je vais la faire simple. Chronologiquement, nous sommes entre le premier et le second opus. Nous allons donc parcourir la ville de Raccoon City avant Claire et Léon et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est déjà un joyeux bordel. Après une introduction extrêmement bien léchée et courageuse dans ses références, l’action va se lancer pour ne plus jamais s’arrêter. Nous incarnons cette fois-ci Jill Valentine, (rescapée du manoir du premier opus) qui va se voir traquer par la pire menace que Umbrella n’a jamais créé, Nemesis. Dans la mythologie grecque, Némésis est la déesse de la vengeance des Dieux. Voici donc « un châtiment céleste » qui lui tombe sur le coin de la gueule au sens propre comme au sens figuré. Lors de sa sortie en 1999 sur la première PlayStation ce troisième opus se distingue par son action beaucoup plus soutenue et une plus grande interaction avec les décors (tirer sur les blocs électriques…) et un nouveau mouvement, celui qui permet de faire rapidement demi-tour. Dit comme ça en 2020 c’est extrêmement commun mais en 1999 c’est une petite révolution. Alors même si ce remake se voit tronquer de quelques passages et voit la disparition quasi totale des énigmes, j’ai beaucoup aimé et je m’en vais vous dire pourquoi.
Une traque qui à la trique
Les premières heures sur Resident Evil 3 m’ont un peu déstabilisé. L’action se lance immédiatement et les moments de calme sont tellement rares que je mettais souvent le jeu en pause pour prendre le temps, écouter de la musique calme et faire du yoga. Cet état d’urgence constant donne une dynamique terrible au jeu et savoir que Nemesis peut nous sauter dessus à tout moment change radicalement de Resident Evil 2. Dans ce dernier, Mister X était inquiétant mais lent et nous pressait un peu. Nemesis est bien plus agressif. Il court, saute et envoie des tentacules pour nous choper. Jill va d’autant plus être emmerdée que cette bestiole la traque spécifiquement. L’ambiance du jeu peut alors se résumer ainsi : oppression, insécurité et action. Je vais mettre fin par la même occasion à la plus grande question du jeu : Nemesis peut -il venir dans une safe room ? Par définition, une safe room est un lieu à l’abri de toute menace où il est possible de sauvegarder. Oui, à la suite d’une mise à jour, Nemesis m’a suivi dans une safe room et je fus fort dépourvu de ne point sauvegarder ma progression.
Des références à la pelle
C’est peut-être un détail pour vous mais pour un cinéphile ça veut dire beaucoup. Le jeu dégouline de référence aux classiques de l’horreur et à la pop culture. Rien que les affiches dans le métro vont faire marcher vos méninges. Les enseignes, les jouets où même des bribes de phrases nous ramène aux productions de Capcom. J’y consacre un paragraphe car il me semble important de souligner le travail pour intégrer tout ces clins d’oeil. Un peu comme dans un film de Joe Dante. Trouver les références est gratifiant et ne pas les connaître n’entrave pas la compréhension du récit.
Plus d’action mais moins gore
Les jambes et bras démembrés qui restaient au sol dans RE2 ne sont pas de retour ici dans le sens où les programmeurs ont ici privilégié la fluidité plutôt que des saccades pour la quantité. On peut traduire ça par des membres coupés qui vont disparaître une fois détachés du zombi pour libérer de la mémoire d’affichage. Mais alors pourquoi faire ça dans le trois alors qu’ils restaient dans le deux ? Le nombres de zombies. Jill va croiser de bien plus gros groupe, ce qui va alourdir l’affichage et voilà pourquoi les membres au sol vont disparaître. Moi qui aime la fluidité, j’apprécie cette initiative pour garder du 60 fps sur toutes les plateformes. Pour être tatillon : entre 40 et 50 sur nos consoles « classiques » et 60 tout rond sur PS4 Pro et XBox One X. Le PC reste le roi avec du 60/120 sur les dernières GTX et on dépasse les 200 sur les RTX de gros bourgeois. Je termine ici ce paragraphe technique qui vous en fera bouger une sans toucher l’autre.
Les graphismes en question
Le RE Engine est toujours aussi efficace qu’un Michael Myers un soir d’Halloween. Les visages sont fins, les décors vraiment détaillés et l’aspect poisseux est très bien retranscrit. On se régale des effets de lumière et l’aspect « néons cassés » de la ville enfonce le clou d’une partie technique quasi sans faille. Admirable.
Trop court ?
J’ai toujours envi de fracasser mon clavier en lisant des confrères qui se complaisent à dire que ce remake de Resident Evil 3 est court. Se souviennent-t-ils de l’original qui se termine en 4h ? J’ai terminé ce remake en 8h la première fois et en plus j’étais pressé car j’ai reçu ma copie test du jeu en retard pour les raisons évidentes de la crise sanitaire actuelle. L’argument sera le même que pour Resident Evil 7. Je préfère une aventure courte et intense plutôt que longue et ennuyeuse.
Mon avis
Il m’aura fait transpirer le bougre. Bien plus axé sur l’action que le second, ce troisième opus remasterisé marche dans les traces de l’original à un train d’enfer. Certes, il manque quelques passages mais ça ne m’a pas gêné pour autant. Cette traque est fabuleusement bien mise en scène et parfaitement réalisée. Ceux qui râlent toujours concernant la durée de vie n’auront qu’à lancé directement le jeu en difficulté maximum. En attendant Code: Veronica.
Une incroyable traque sublimée par un remaster largement à la hauteur.
EXCELLENT